Depuis le déclenchement des divers mécanismes régionaux dans la recherche de la paix dans l’est de la République démocratique du Congo à la suite de la résurgence du M23 cette fois renforcé par les troupes de l’armée rwandaise, jamais les sommets, réunions de haut niveau et autres rencontres informelles n’ont réuni autant de monde que le 10è Sommet extraordinaire sur la paix et la sécurité dans la région Est de la République démocratique du Congo (et accessoirement en République du Soudan), à l’instar de celui tenu à Luanda, en Angola, le 3 juin dernier.
Autour de Félix Tshisekedi et son homologue angolais João Lourenço et le Centrafricain Faustin Archange Touadera, ils sont tous venus, quoique la plupart étaient représentés.
Cette fois, c’était du lourd, se félicite, à tort, une opinion à l’optimisme chevillé au corps. Pourtant, en encourageant le gouvernement de la RDC à accélérer la mise en œuvre du Programme de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration communautaire et Stabilisation (P-DDRC), le Sommet a reconnu implicitement que les processus de Luanda et de Nairobi sont en train de marquer le pas. En outre, en ne mentionnant pas l’appui du Rwanda au M23 vide les recommandations du Sommet de toute sa substance.
En effet, exhorter le M23 à accélérer le retrait des positions et territoires occupés et à donner la priorité au processus de cantonnement, ainsi que la nécessité de rétablir l’au-torité de l’Etat dans les zones occupées relève de la pure chimère, aussi longtemps que Kigali n’aura pas donné son aval au retrait de son corps expéditionnaire.
Comme une réponse à l’attitude ombrageuse de Kinshasa déçue par la force de l’EAC accusée de fraterniser avec l’ennemi, le Sommet a reconnu la diminution de la violence contre les populations de l’est de la RDC, en particulier dans la province du Nord-Kivu, à la suite du déploiement de la force régionale de l’Afrique de l’est. Une mention qui n’a certainement pas manqué de faire bondir dans la capitale congolaise.
Et ce n’est pas la moindre des hypocrisies. Certes, en saluant la décision de la SADC de déployer une force dans le cadre de la Force en attente de la SADC, en tant que réponse régionale pour soutenir les efforts en cours pour rétablir la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC, le Sommet est resté muet sur les mécanismes de sa collaboration avec les troupes de l’EAC déjà déployées.
En attendant la quadripartite CIRGL-SADC-CAE-ET LA CEEAC prévue le 23 juin à Luanda, la RDC ronge son frein, tandis que l’opinion nationale commence à se sentir blasée.
Econews