Neuf pays asiatiques emmenés par l’Iran lancent une alternative au réseau SWIFT. Parallèlement, les BRICS discutent de la fin du dollar à Cape Town. En Afrique, la République Démocratique du Congo s’est publiquement affichée aux côtés des soutiens de BRICS, maquant son intérêt à rejoindre ce bloc de pays qui lutte contre l’hégémonie du dollar américain.
Les membres de l’Asian Clearing Union (ACU) vont lancer ce mois-ci un nouveau système de messagerie financière transfro-ntalière.
L’Iran se venge du monopole SWIFT
Déconnectée de SWIFT depuis des années, l’Iran a développé une alternative. Les banques centrales du Bangladesh, du Bhoutan, de l’Inde, des Maldives, du Népal, du Pakistan, du Sri Lanka, du Myanmar et de l’Iran y participent.
Pour rappel, la République islamique a déjà relié son système bancaire à l’équivalent russe du réseau SWIFT (SPFS) en début d’année.
«La dédollarisation n’est plus un choix volontaire de certains pays, c’est une réponse inévitable à la militarisation du dollar», a déclaré le premier vice-président iranien Mohammad Mokhber.
Selon le ministre de l’Économie Ehsan Khandouzi, l’Iran réalise actuellement moins de 10 % de ses échanges en dollars américains, contre près de 30 % en 2021.
Le vice-premier ministre russe Alexandre Novak a déclaré le mois dernier depuis Téhéran que 80 % des échanges commerciaux entre la Russie et l’Iran se faisaient désormais dans leurs monnaies nationales.
Par ailleurs, l’Iran devrait bientôt rejoindre le bloc économique des BRICS qui réfléchit à la création d’une nouvelle monnaie de réserve internationale.
Les BRICS parlent gros sous
Les ministres des Affaires étrangères des cinq pays membres des BRICS ont appelé ce jeudi à un «rééquilibrage» de l’ordre mondial lors de discussions qui se dérouleront jusqu’au 03 juin en Afrique du Sud.
«Notre réunion doit envoyer un message fort : le monde est multipolaire», a lancé le ministre indien des Affaires étrangères Subra-hmanyam Jaishankar. «Nous sommes un symbole de changement et nous devons agir en conséquence ».
«Cela fait deux décennies que nous entendons des appels à réformer des institutions internationales, mais nous n’avons cessé d’être déçus. Il est donc impératif que les pays membres des BRICS fassent preuve de sincérité en ce qui concerne la réforme du processus décisionnel mondial, y compris celui du Conseil de sécurité des Nations Unies », a-t-il ajouté.
En effet, les BRICS (60 % de la population mondiale) ne possèdent que 15 % des droits de vote au sein du FMI et de la banque mondiale…
Le chef de la diplomatie russe Sergey Lavrov a déclaré pour sa part que « plus d’une douzaine » de Nations souhaitent rejoindre les BRICS. Étaient notamment présents à Cape Town les ministres d’Arabie saoudite, d’Iran, des Émirats arabes unis, du Nigeria, de l’Argentine, des Émirats arabes unis, d’Égypte, de l’Indonésie et du Kazakhstan.
«Nous espérons que d’autres pays rejoindront notre grande famille », a déclaré le ministre chinois Ma Zhouxu. En sachant que les BRICS représentent déjà 31.5 % du PIB mondial (à parité de pouvoir d’achat) contre 30.7 % pour le G7…
Les différents émissaires du groupe ont également discuté d’une nouvelle monnaie de réserve visant à remplacer dollar américain.
«La Nouvelle banque de développement (la « banque des BRICS») pourrait devenir une sorte de chambre de compensation si l’idée de créer une monnaie commune aux membres des BRICS se concrétise», avait déclaré mercredi le ministre des Finances Anton Siluanov.
«L’idée de créer une monnaie commune, que je qualifierais plutôt d’unité de paiement au sein des pays BRICS, circule et fait l’objet de discussions. Nous avons aussi des propositions concernant l’utilisation de stable coins adossés à des actifs réels, par exemple l’or», a-t-il ajouté.
Bitcoin> Dollar
Après tout, l’Iran utilise déjà le bitcoin pour payer certaines de ses importations. Mieux encore, deux candidats à la présidence US ont clairement signifié leurs affinités.
Robert Kennedy a déclaré que le Bitcoin «garantit la liberté de transaction, qui est aussi importante que la liberté d’expression». Le Républicain Desantis a lui fustigé la CBDC tout en accusant Washington de «ne pas aimer le bitcoin parce qu’incontrôlable. Il représente une menace pour eux ».
Même son de cloche du côté du parlement iranien qui n’est pas non plus très enjoué par la CBDC. «La Banque centrale devrait interrompre ses projets de CBDC », a déclaré le député Ali Khezrian.
Le Bitcoin a l’avantage d’être un système de paiement en même temps qu’une réserve de valeur. Deux-en-un. Les BRICS pourraient l’utiliser du jour au lendemain.
Nul besoin de stablecoins adossés à l’or. Qui sera responsable de l’or censé couvrir ces stablecoins ? La Chine ? Qui peut garantir que la Chine ne refera pas le coup de 1971?
Il serait dommage de ne pas oser le Bitcoin Standard. Et peut-être que la Russie y songe furtivement si l’on en croit les récents propos d’Antoly Aksalov, un cadre de la Douma : «Les exchanges de cryptomonnaies seront utilisés pour effectuer des transactions internationales et ainsi contourner les restrictions liées aux sanctions ».
Avec cointribune.com