Sous pression de Kinshasa, l’ONU favorable à une sortie «responsable» de la MONUSCO

Lors de cette réunion, le Premier ministre s’est fait accompagner des VPM Bemba (Défense) et Lutundula (Affaires étrangères) ainsi que Mme Bintou Keita, cheffe de la Monusco.

Reçu mercredi à Kinshasa par le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de paix, a répondu à la demande des autorités congolaises et a déclaré que la MONUSCO devrait se retirer du pays déchiré par les conflits aussi rapidement que possible.
Il a également averti l’Etat congolais d’intensifier sa réponse aux groupes armés afin d’éviter de créer un vide sécuritaire.
«Nous allons poursuivre évidemment ce travail, et en même temps travailler avec les autorités congolaises pour que, je l’ai dit, le processus de montée en puissance de l’Etat congolais nous permette de diminuer graduellement cette présence de la Monusco, mais de le faire de manière responsable. Encore une fois, je le souligne, il ne faut pas qu’il y ait de vide sécuritaire qui serait fatal à ces populations », a déclaré Jean-Pierre Lacroix.
Mais les Nations unies font l’objet de vives critiques au Congo, où de nombreuses personnes considèrent que les forces de maintien de la paix ne parviennent pas à prévenir la violence. Des dizaines de personnes ont été tuées lors de manifestations contre l’ONU l’année dernière.
«Tout le monde a été préoccupé par les violences intervenues lors de récentes manifestations. Il y a une préoccupation qui s’exprime de la part de beaucoup de nos interlocuteurs quant aux discours de haine, aux discours xénophobes, aux discours misogynes, aux discours de confrontation ethnique, et bien sûr il est essentiel de mettre fin à ces discours », a ajouté le secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de paix.
A en croire Jean-Pierre Lacroix, la question des opérations de préparation du pré-cantonnement du M23, comme convenu au dernier Sommet de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est), a aussi été abordée au cours de cette séance de travail.
«Il y a un certain nombre d’autres sujets qui ont, par ailleurs, été abordés. Notamment l’importance qui s’attache aux processus régionaux, processus de Nairobi, processus de Luanda. L’importance que ces processus soient mis en œuvre et appliqués. Le soutien total que nous apportons à la fois sur le plan politique mais aussi sur le plan pratique. À cet égard, il a été fait référence aux opérations de préparation du pré cantonnement du M23, pour lesquelles nous allons continuer à nous appliquer très activement. Il était fait allusion au désarmement des groupes armés P-DDRC-S et au soutien renforcé qu’il convient d’apporter à ce programme fondamental notamment dans les zones où ce désarmement peut se faire rapidement», a-t-il souligné, soulignant que la Monusco a pris l’engagement de renforcer le plaidoyer en faveur de la RDC, auprès des agences humanitaires et des donateurs concernant la crise humanitaire.
La force de maintien de la paix des Nations Unies en RDC est présente dans le pays depuis 1999. Elle est l’une des plus importantes et des plus coûteuses au monde, avec un budget annuel d’environ un (1) milliard de dollars US.
La MONUSCO compte environ 16.000 personnes en uniforme, principalement déployées dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Econews