Vendredi dernier, l’ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange, a réuni le peu de cadres de sa formation politique qui lui restent encore «fidèles», dans sa ferme de Kingakati à Kinshasa. Il leur a ainsi promis de s’exprimer à la nation congolaise dans les prochains jours.
De ma part, je pense que Kabila doit, avant toute chose, demander pardon au peuple congolais, eu égard aux nombreux crimes contre l’humanité, crimes politiques et économiques perpétrés pendant son règne. Je le dis en tant que l’un des témoins oculaires et auriculaire, sinon un rescapé, de certains de ces crimes.
Les Congolais ne sont pas amnésiques pour oublier les nombreuses violations des droits de l’homme d’hier, encore moins la dictature naissante d’aujourd’hui incarnée par mon frère Fatshi.
Kabila va parler, pour dire quoi ? Je crois qu’il n’a rien à dire. Il est responsable de la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui le pays. Il est le concepteur du «compromis à l’africaine» qui a permis la passation «pacifique», mystique, abracadabrante et rocambolesque du pouvoir.
Driblé, Kabila paie aujourd’hui le tripatouillage et bidouillage sans vergogne de la volonté du peuple congolais exprimée dans les urnes à tous les niveaux. Il croyait naïvement contrôler le pouvoir à défaut, de le conserver.
Le jugement de l’histoire sera sévère et sans appel envers celui qui ne mérite aucune considération et commisération. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.
L’Afrique écrira sa propre histoire, comme le disait Patrice Lumumba. On ne manquera pas de souligner que Kabila avait trahi la confiance du peuple congolais.
Moïse Moni DELLA
Porte-parole du peuple