Denis Kadima reste de marbre : «Les élections auront donc lieu à la date prévue»

«Le chien aboie, la caravane passe », rappelle un vieil adage. C’est apparemment la ligne de conduite que s’est imposée la CENI (Commission électorale nationale indépendante) qui, contre vents et marées, reste déterminée à répondre présente au rendez-vous électoral du 20 décembre 2023. Avec la promulgation de la loi portant répartition des sièges aux prochaines législatives nationales et provinciales, la CENI pense que plus rien ne devait obstruer la voie qui mène aux scrutins de décembre prochain. En clôturant, samedi à Kinshasa, le cadre de concertations entre la CENI et les acteurs politiques et sociaux, le président de la Centrale électorale, Denis Kadima, n’est pas allé par quatre chemins : « Les élections auront donc lieu à la date prévue », soit le 20 décembre 2023.
Le président de la CENI, Denis Kadima Kazadi, a clôturé, samedi à l’amphithéâtre de l’Université William Booth, à Kinshasa, le cadre de concertation entre la Centrale électorale et les acteurs politiques et sociaux.
Après la promulgation par ordonnance présidentielle de la loi portant répartition des sièges aux prochaines législatives, le président de la CENI a tenu à lever toute équivoque sur le respect de l’échéance du 20 décembre 2023, date prévue pour la tenue des élections générales, combinant la présidentielle, les législatives nationales et provinciales ainsi que les municipales.
Recevant samedi les acteurs sociaux, Denis Kadima s’est voulu pragmatique, confirmant la ferme détermination de la CENI à gagner le pari du 20 décembre 2023.
«La CENI a procédé aussi à l’audit interne et externe de son fichier électoral conclu avec des recommandations pertinentes que nous allons mettre en œuvre le plus tôt possible et le rapport de l’audit est disponible sur notre site internet. Enfin, la CENI a préparé l’avant-projet de loi sur la répartition des sièges adopté par les deux Chambres du Parlement et a été récemment promulgué par le chef de l’Etat. Il n’y a plus rien qui peut nous arrêter pour convoquer l’électorat le 25 juin 2023 et ouvrir les bureaux de réception et traitement des candidatures dès le lendemain. La CENI appliquera le principe d’inclusivité absolue. Si vous avez un dossier complet en ordre, vous ne serez pas écarté. Nous ne sommes pas là pour exclure les candidats. Les élections auront donc lieu à la date prévue. Nous sommes à notre quatrième cycle électoral, il y a beaucoup de choses que nous avons apprises ensemble. Et la société civile a toujours été le partenaire dans plusieurs domaines : la sensibilisation et l’information des électeurs, la prévention et la résolution des conflits électoraux. Mais il y a aussi l’observation électorale», a indiqué Denis Kadima.

La Société civile adhère, mais…
Le cadre des concertations de la CENI avec les parties prenantes au processus électoral en RDC s’est clôturé, le samedi 17 juin 2023. Ces échanges avaient pour but de mettre les deux parties, la CENI et la Société civile, dans sa diversité, au même niveau d’informations sur la réception et le traitement de candidatures, à quelques jours de la convocation de l’électorat pour les élections législatives, provinciales et municipales. Cadre choisi : l’amphithéâtre de l’université William Booth de Kinshasa.
Après les partis et regroupement politiques, la CENI a fait le même exercice avec les membres de la Société civile congolaise. Cette dernière a été largement informée sur les conditions de dépôt de candidature, prévu le 26 juin prochain.
Tout au long de ces échanges, une séance de questions-réponses a été organisée en vue d’éclairer toutes les zones d’ombre, pour permettre à la société civile congolaise de comprendre ce qui est déjà fait et ce qui reste à faire.
Le président de la CENI, Denis KADIMA a saisi l’occasion pour rappeler à la Société civile dans sa diversité, qu’elle est un « partenaire clé » pour le bon déroulement du processus électoral.
«La Société civile est un partenaire clé. Pour ce faire, nous comptons, donc, sur vous pour qu’il y ait un nivellement vers le haut. Je dois remercier la société civile pour avoir participé à la mobilisation de la population. Je sais que les moyens n’étaient pas abondant, mais, avec le peu, vous avez pu nous aider à enrôler un maximum des compatriotes», a rappelé le président de la CENI.
Au sein de la Société civile, les avis restent divergents sur le travail abattu par la CENI. Denise Nzila pense que la Société civile n’est pas réellement prise en compte par la centrale électorale : «J’ai retenu beaucoup des choses. L’information sur la bonne marche de dépôt de candidatures, mais, par ailleurs j’étais un peu désolée devoir que la manière dont la CENI traite la société civile, ce n’est pas acceptable. Il y a la société civile, nous sommes une force vive, nous sommes la force d’un pays, la politique vient vers la Société civile pour voter, pour demander les voix et la société civile a un quota et dans le temps, c’était de 30% de comptage, mais, jamais j’ai suivi cette campagne de dire que vous avez 30%».
Pour Jean Étienne MAKILA, ce cadre de concertation prouve à suffisance que la CENI tient toujours à l’information des acteurs de la société civile sur chaque étape du processus électoral.
«Nous sommes contents parce qu’à chaque étape des opérations à la Ceni, nous sommes toujours appelés dans ce cadre de concertation pour essayer d’avoir les informations auparavant, donc en aval. Alors, nous avons reçu aujourd’hui les informations sur le dépôt de candidatures. On nous a donné les instructions sur ce que dit la loi et qu’est-ce qu’on doit faire pour que la société civile participe effectivement aux élections », note-t-il.
Les élections pointent déjà à l’horizon. Il revient maintenant aux différentes parties prenantes au processus électoral en RDC d’affûter les armes pour séduire les électeurs et gagner de sièges aux prochaines élections législatives.

Hugo Tamusa