Au Sénégal, Macky Sall sera candidat à sa propre succession en 2024. Il a fait l’annonce, lundi à Paris, à la résidence de l’ambassadeur du Sénégal, à Paris, au cours d’une audience accordée à ses militants. Entre-temps, au Sénégal, la rue gronde, s’opposant farouchement à une telle tentative.
Macky Sall sera candidat à sa propre succession en 2024. Il a fait l’annonce, hier, à la résidence de l’ambassadeur du Sénégal, à Paris, au cours d’une audience accordée à ses militants. «Ce que je peux vous promettre, c’est que grâce à notre travail, nous nous maintiendrons au pouvoir avec la volonté du peuple sénégalais», a-t-il lancé devant un parterre de jeunes. Pour atteindre cet objectif, le chef de l’Apr mise sur l’unité au sein de sa mouvance, la
«Ce que je peux vous promettre, c’est que grâce à notre travail, nous nous maintiendrons au pouvoir avec la volonté du peuple sénégalais», a-t-il lancé devant un parterre de jeunes. Pour atteindre cet objectif, le chef de l’APR mise sur l’unité au sein de sa mouvance, la mobilisation et la générosité entre militants. Tout le reste, dit-il, sera une question de stratégie et de tactique politique. «Restez mobiliser! De toutes les façons, je m’adresserai au pays sous peu. Donc, nous aurons à faire, beaucoup à faire après cette déclaration pour aller vers la marche du progrès, vers la victoire de 2024», annonce Macky Sall.
Il faut préciser que depuis les indépendances, c’est la première fois qu’un président de la République déclare sa candidature à l’étranger. Il rentre ainsi dans les annales de l’histoire du Sénégal avec cette bourde institutionnelle considérée comme «faute grave». L’idéal voudrait que MackySall, même contestée par bon nombre de Sénégalais, donne la primeur de sa candidature aux Sénégalais qui l’ont élu en 2012 et réélu au premier en 2019. Mais avec cette annonce de candidature, MackySall risque de raviver les tensions. Lui qui avait décidé de tenir un discours d’adresse à la Nation, le 26 juin prochain, a rapproché la date d’une journée.
Une tentative qui enflamme le Sénégal
Le président Macky Sall ne dit mot sur ses intentions. Mais, depuis quelques semaines, ses proches s’en chargent à loisir. Dans de nombreuses villes du pays, des meetings prônant la candidature du chef de l’Etat à un troisième mandat sont organisés. En grande pompe, les militants du parti présidentiel Alliance pour la République (APR) réclament l’investiture de leur leader à l’élection présidentielle du 25 février 2024. «Nous ne voyons pas qui d’autre pourrait se présenter», argumente Moussa Sow, représentant de la jeunesse de l’APR, à l’origine de ces meetings.
Le sujet est des plus inflammables au Sénégal. Elu en 2012 à un premier mandat de sept ans, Macky Sall a rempilé en 2019 pour cinq années supplémentaires. Entre-temps, en 2016, une révision de la Constitution a diminué la durée du mandat et en a limité le nombre autorisé. Désormais, l’article 27 indique que «nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs». Toute la question est désormais de savoir si le premier mandat de sept ans est comptabilisé ou si les compteurs ont été remis à zéro lors de cette réforme.
Macky Sall lui-même a fait preuve d’inconstance. Au moment de la révision constitutionnelle, il avait déclaré qu’il ne pourrait plus être candidat s’il était réélu. Dans un livre publié à la veille du scrutin présidentiel de 2019, il affirmait même briguer son «deuxième et dernier mandat», en en faisant un argument de campagne. Depuis, son discours a changé.
Econews