A Paris, quelques avancées en faveur des pays pauvres ont été obtenues mais aucune décision d’ampleur n’a été prise lors du sommet de deux jours à Paris consacré au financement international de la lutte climatique et sociale.
Parmi la quarantaine de chefs d’Etats et de gouvernement, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s’est fait particulièrement remarqué lors d’une tirade passionnée en clôture du sommet.
«La question du climat est devenue une blague », a-t-il lancé, soulevant un tonnerre d’applaudissements dans la salle.
«Une planète épuisée par la logique de l’argent»
« Qui a appliqué le protocole de Kyoto? Qui a appliqué les décisions de la COP 15 de Copenhague? Qui a appliqué les décisions de la Cop de Paris? », a-t-il interrogé, soulignant que les décisions n’étaient pas mises en œuvre «car il n’y a pas de gouvernance mondiale pour mener à bien les objectifs » fixés.
En outre, il a sévèrement critiqué les institutions internationales: « avec ce mécanisme, celui qui est riche est toujours riche et celui qui est pauvre est toujours pauvre ».
Emmanuel Macron a de son côté évoqué à l’issue de ce sommet un «consensus complet » pour «réformer en profondeur » le système financier mondial, afin de le rendre «plus efficace, plus équitable et plus adapté au monde d’aujourd’hui ».
«Réformer en profondeur » le système financier mondial
Parmi les avancées, la Banque mondiale prévoit ainsi d’intégrer, à ses accords avec les pays les plus vulnérables, une nouvelle clause de suspension du paiement de la dette en cas de catastrophe.
Le réseau international d’ONG Climate Action Network (CAN) a toutefois critiqué un sommet « qui a fait du neuf avec du vieux » et critiqué l’idée d’une possible suspension des remboursements «plutôt qu’une annulation complète de la dette ».
Le sommet avait aussi engrangé quelques progrès jeudi. Des pays riches vont ainsi payer le Sénégal pour l’aider à se débarrasser du fioul lourd dans son énergie. La Zambie verra sa dette allégée, une annonce saluée à Lusaka, où les parlementaires ont entonné l’hymne national pour marquer leur joie.
Le Fonds monétaire international va pour sa part augmenter à 100 milliards de dollars ses financements pour les pays pauvres.
Les ambitions du sommet reposent cependant «trop sur les investissements privés et assignent un rôle démesuré aux banques multilatérales de développement », regrette toutefois Harjeet Singh, de l’immense réseau d’ONG internationales Climate Action Network (CAN). «C’est ignorer le rôle pivot que les finances publiques doivent jouer ».