Sur le marché des changes, le franc congolais continue sa descente aux enfers face au « roi dollar ». A la Banque Centrale du Congo, on semble avoir épuisé toutes les cartouches pour inverser cette tendance. Mardi autour du Premier ministre, la réunion du Comité de conjoncture économique s’est penchée sur cette question, sans parvenir à dénouer le mystère. Au Gouvernement, on se console néanmoins de ne pas être le seul pays à subir la dépréciation monétaire. Le bouc émissaire est vite trouvé : la faute à la conjoncture mondiale qui n’épargne personne. Le Gouvernement pense cependant que la Banque Centrale du Congo trouvera le parfait sésame pour ramener le calme sur le marché des changes. Ce qui n’est pas évident. Car, à l’Institut d’émission, tous les instruments à sa portée se sont avérés inefficaces. Que nous réserve alors Mme la gouverneure, Malangu Kabedi-Mbuyi ? Suspense !
Mardi à la Primature, la réunion hebdomadaire du Comité de conjoncture économique (CCE) a été essentiellement consacrée aux tensions récurrentes sur le marché des changes où le taux de change du franc congolais reste en ballotage défavorable face au dollar américain. Malgré toutes les batteries de mesures déployées par la Banque centrale du Congo (BCC), le « roi dollar » force le franc congolais à battre en retraite. A la Banque Centrale du Congo, on ne sait plus innover ou presque – tous les instruments à sa portée ayant montré leurs limites.
Mardi autour du Premier ministre, Mme la gouverneure de la BCC a été, une fois de plus, invité à actionner ce qui reste encore à sa disposition pour maintenir le franc congolais en vie.
« La Banque Centrale va continuer aussi à utiliser tous les autres instruments classiques disponibles pour endiguer cette crise et permettre la stabilité de notre monnaie », s’est limité à dire le ministre d’Etat en charge du Budget, Aimé-Boji Sangara.
Face à la dépréciation monétaire, le Gouvernement est presque à terre. Démuni, il se rabat désormais sur la conjoncture mondiale pour justifier l’inefficacité de ses actions sur le marché des changes.
Aimé-Boji Sangara a trouvé le bouc-émissaire : « Je tiens d’abord à dire ici que c’est un phénomène qui n’est pas unique à la République démocratique du Congo. Plusieurs pays de la région et du monde font face à une crise d’inflation qui est importée suite à la crise économique mondiale ».
Le message est bien simple : le Gouvernement fait de son mieux pour calmer la situation parce que la RDC n’est pas le seul pays à connaitre une forte dépréciation monétaire. Belle esquive !
C’est dire que la dépréciation monétaire a encore de beaux jours devant elle. A l’exécutif central, des signes d’essoufflement sont visibles, après avoir tout tenté. On s’attend donc à ce que la BCC fasse un miracle pour atténuer les tensions sur le marché des changes. Tous n’ont de regard que sur Mme Malangu Kabedi-Mbuyi, gouverneure de la BCC.
Les mesures antérieures prises pour « essayer de freiner cet élan de dépréciation de notre monnaie », telles que «publier chaque jour le taux de change officiel et parallèle dans les médias par la Banque Centrale » ou « la nécessité pour les bureaux de change d’afficher le taux à l’intérieur et pas à l’extérieur », ont apparemment montré leurs limites, a reconnu le ministre d’Etat en charge du Budget.
Que reste-t-il donc à faire pour inverser la tendance sur le marché des changes ? A la Banque Centrale du Congo, on y travaille, a promis Aimé-Boji Sangara – sans trop de conviction.
Econews