Démenti formel de Kinshasa sur une prétendue réunion d’opposants rwandais dans la capitale

Kinshasa travaillerait-il à la déstabilisation du Rwanda en ouvrant ses portes aux opposants rwandais qui prévoyaient de tenir une réunion à Kinshasa, en ce début du mois de juillet ? Au Gouvernement, son porte-parole, Patrick Muyaya Katembwe, a démenti catégoriquement cette information. « Je ne suis pas au courant », a dit Muyaya, lundi devant la presse conviée au traditionnel briefing. Si Patrick Muyaya reconnaît que le Rwanda est le principal soutien des terroristes du M23 dans la guerre de l’Est de la RDC, il note cependant que Kinshasa reste concentré sur le front diplomatique, travaillant, en même temps, à la montée en puissance de son armée pour défendre son intégrité territoriale et sa souveraineté.
Une réunion d’opposants au régime du président rwandais aurait-il été planifiée à Kinshasa, en début de ce mois de juillet ? Interrogé à ce sujet, lundi au traditionnel briefing de la presse, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a balayé ces rumeurs. Rien de tel, dit-il, n’a été planifié à Kinshasa.
«Je ne suis pas au courant d’une telle réunion », a tranché le ministre de la Communication et Médias, rappelant que, même si Kinshasa considère Kigali comme le principal soutien aux terroristes du M23, il n’est pas question de soutenir un groupe d’opposants pour déstabiliser le Rwanda
A Kinshasa, a-t-il indiqué, on reste attaché à l’option diplomatique pour ramener la paix dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. « Le processus diplomatique prend sûrement du temps, mais nous y travaillons », a rassuré le ministre Muyaya, se félicitant de la montée en puissance des Forces armées de la RDC qui n’ont pour seul leitmotiv que rétablir l’intégrité territoriale de la RDC et défendre sa souveraineté.
Dans un briefing, co-animé avec le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Peter Kazadi, et le vice-ministre de la Santé publique, Dr Serge-Emmanuel Hollen, d’autres dossiers brûlants de l’actualité ont été passés au peigne fin.
Concernant les tensions dans l’espace Bandundu, provoquées par le phénomène «Mobondo», le VPM Peter Kazadi a salué les efforts entrepris pour ramener la paix dans cette partie du pays, annonçant, par la même occasion, la tenue dans les tout prochains jours d’un forum pour la paix qui va réunir tous les protagonistes à la crise.
Sans minimiser la crise créée par ce phénomène qui a endeuillé une bonne partie du Grand Bandundu, avec des effets collatéraux dans la ville de Kinshasa, le VPM de l’Intérieur se refuse de considérer le «Mobondo» comme un groupe terroriste, à l’instar du M23.
«Nous considérons que ce sont des compatriotes égarés qu’on cherche à récupérer. Vu du Gouvernement, le Mobondo n’est pas à notre avis un groupe terroriste », a indiqué Peter Kazadi.
Y a-t-il eu une volonté délibérée d’étouffer dans le procès expéditif des kidnappeurs de la ville de Kinshasa ? Le VPM Kazadi ne partage pas cette hypothèse. Selon lui, la justice a été rendue, les inculpés ayant ouvertement reconnu les faits. « En tant qu’avocat, c’est le procès le plus facile que je n’ai jamais connu où les coupables sont passés aux aveux », note-t-il. Et de préciser : «C’est le procès le plus facile dans la mesure où les prévenus, tous sont passés aux aveux, et en Droit, nous disons, la reine des preuves, c’est l’aveu. Lorsque quelqu’un vous dit, c’est moi qui ai tué, c’est moi qui ai kidnappé, c’est moi qui ai volé, on n’a pas à chercher d’autres preuves au-delà de ces déclarations. Donc, je suis totalement satisfait du déroulé du procès».
Quoi qu’il en soit, le patron de l’Intérieur rassure que tout est mis en place pour continuer les enquêtes en vue de neutraliser les cellules dormantes qui entretiennent l’insécurité dans la ville de Kinshasa.
Ces kidnappings seraient-ils alors liés à un réseau de trafic d’organes humains ? Présent à ce briefing, le vice-ministre de la Santé publique, médecin de son état, a été catégorique sur le sujet. Dans le contexte actuel de la RDC, dit-il, le pays ne dispose ni d’expertise nécessaire ni de laboratoires appropriés pour procéder en toute sécurité à une transplantation d’organes humains. «Soyez rassurés quant à ce, nous n’avons ni l’expertise ni le plateau technique pour arriver à faire cette transplantation aujourd’hui. Nous espérons les avoir, mais ça demande des années, des années de formation », a déclaré le vice-ministre de la Santé publique.
Il place ces folles rumeurs dans le cadre de l’intox pour entretenir la peur. «Il ne fait donc pas se fier aux rumeurs qui ne cherchent qu’une chose : entretenir la peur », a-t-il lancé.

Econews