Après la bataille qui l’a opposé à Godé Mpoy, le désormais ex-président de l’Assemblé provinciale de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, patron de l’Hôtel de ville, a une nouvelle cible dans le viseur : le vice-gouverneur Gérard Mulumba Kongolo wa Kongolo, dit «Gekoko». Entre les deux personnalités, la guerre est déclarée. Gentiny Ngobila ne veut plus le voir dans son pré-carré. Dès lors, il a mis la tête de son vice-gouverneur à prix, convaincu de ses appuis à l’Assemblée provinciale de Kinshasa. A l’Hôtel de ville de Kinshasa, c’est la «cour du roi Pétaud» où Ngobila impose «sa» loi, prêt à écraser tous ceux qui s’opposent à sa gouvernance. Néron Mbungu, vice-gouverneur de Kinshasa, au début de cette mandature, a été la première victime de cette chasse à l’homme. Godé Mpoy a complété la liste. Le prochain round se joue avec l’UDPS Gérard Mulumba, vice-gouverneur de la ville de Kinshasa. Suspense !
Entre le gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila et son adjoint UDPS Gérard Mulumba, dit «Gekoko», c’est désormais la guerre ouverte.
Au cœur de la discorde, l’argent. L’argent, encore et toujours l’argent. L’un et l’autre annoncent de dire leurs vérités au cours de deux conférences de presse séparées le samedi prochain. Le premier entend défendre l’orthodoxie de la gestion de sa ville et des centaines d’agents de l’administration urbaine qui, dit-on, connaîtraient des dizaines de mois d’arriérés de salaire.
Sans conteste, il devrait mettre en avant des succès de ses deux campagnes-phares : d’une part, Kin Bopeto (Kin propre) qui était censée redonner à la capitale son lustre d’antan, et, d’autre part Kin Zéro Trou sa guerre ouverte contre la voirie urbaine dégradée au plus haut point. Sauf que de toute évidence,les résultats des deux opérations ne réflètent pas les éloges que le concerné et les dizaines de comptes ouverts sur les réseaux sociaux par ses soins par ses partisans interposés en font. Loin de là.
Seulement, voilà. Gérard Mulumba n’est pas Néron Mbungu son prédécesseur, que Ngobila avait réussi à obtenir la défenestration presque sans coup férir. L’enfant terrible de Kisenso avait commis le péché de dénoncer une administration chaotique et privatisée de la ville de la part du maire titulaire. « Gekoko » en revanche est l’un des faucons du présidentiel dont l’arrivée à l’Hôtel de ville sonnait déjà comme un coup de semonce aux ambitions démesurées de Ngobila, un ancien kabiliste pur jus qui, en lieu et place d’adhérer au parti présidentiel, a préféré créer sa propre formation politique, l’ACP, en se servant au plus haut degré des moyens de l’Etat.
Le tort de Ngobila, c’est celui d’ouvrir simultanément plusieurs fronts politiques.
Son bras de fer avec Godé Mpoy, président de l’Assemblée nationale dont il réclame la tête depuis plusieurs mois n’étant pas encore soldé, une attaque frontale contre son remuant adjoint risque de tourner à son désavantage. Quoiqu’il en soit, s’il était donné à Félix Tshisekedi de choisir entre un ami et un frère, la réponse coule de source. Car dans le cas improbable d’une chute de Ngobila dont l’activisme a fini par instiller de la gêne parmi ses alliés de l’Union sacrée, ce serait du pain béni pour l’UDPS qui sauterait sur l’occasion de récupérer la ville, un vivier inestimable de voix à la veille des élections.
Econews