Aux Etats-Unis, la FED se prépare à un nouveau tour de vis monétaire

Jerome Powell, chairman of the US Federal Reserve, reads the oath of office to Philip Jefferson, governor of the US Federal Reserve, not pictured, during a ceremony in Washington, D.C., US, on Monday, May 23, 2022. During his confirmation hearing, Jefferson's experience and commitment to follow the Feds limited mandates had earned Republican plaudits, while Democrats have praised his research on poverty and the diversity he'll add to the board. Photographer: Al Drago/Bloomberg

La Reserve fédérale américaine pourrait procéder, depuis le printemps 2022, à sa onzième hausse des taux la semaine prochaine. Certains analystes s’attendent à un ralentissement « en douceur » de l’économie américaine. En zone euro, la BCE pourrait également relever ses taux lors de la prochaine réunion des gouverneurs. Mais le risque de prolonger la récession est plus important sur le Vieux continent.
La pause est donc terminée. La réserve fédérale américaine (FED) devrait encore serrer la vis monétaire le 26 juillet prochain en procédant à une nouvelle hausse des taux directeurs. Les conjonc-turistes tablent sur une hausse de 25 points de base.
«Depuis la réunion de mi-juin où la Fed n’avait pas modifié sa politique monétaire, Jerome Powell et ses collègues ont maintes fois dit que le cycle de hausse des taux directeurs n’était pas fini. Une nouvelle hausse de taux, la onzième depuis mars 2022, est largement attendue le 26 juillet », a expliqué Bruno Cavalier, chef économiste chez ODDO BHF. La décision sera annoncée mercredi à 14H00 (18H00 GMT), par un communiqué qui sera suivi d’une conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell.
Les taux étaient à zéro pour stimuler l’économie pendant la crise du Covid, jusqu’en mars 2022, lorsque la Fed a commencé à les relever, face à une inflation au plus haut en plus de 40 ans. Elle a procédé à dix hausses, avant de marquer une pause lors de sa dernière réunion, mi-juin, maintenant les taux dans la fourchette de 5,00 à 5,25%, afin de prendre le temps d’observer les effets de ces hausses, et d’éviter de faire plonger l’économie dans la récession.
En parallèle, l’inflation est passée de 9,1% en juin 2022 à 3% un an plus tard. « Cette désinflation vient surtout de la correction des chocs d’offre de la pandémie sur lesquels la politique monétaire n’a pas d’influence directe. Faut-il donc créditer la Fed du repli de l’inflation ? La question touche à la question délicate des répercussions de la politique monétaire sur l’économie réelle», a ajouté l’économiste dans une note dévoilée vendredi 21 juillet.

La BCE déterminée à remonter ses taux également
La BCE a exprimé en juin sa détermination à envoyer un «signal fort » face à l’inflation et à poursuivre le «resserrement progressif» des vannes du crédit, suggérant que d’autres hausses des taux vont suivre, selon les minutes de sa réunion publiées jeudi. «Nous estimons que les minutes étaient plutôt déterminées», souligne Matthew Ryan, analyste chez Ebury, qui remarque que les gouverneurs de la BCE estimaient au moment de la réunion de juin que le marché sous-estimait leur volonté de remonter les taux après juillet.
Dans la zone euro, le risque de prolonger la récession en cours est bien plus important qu’aux Etats-Unis. Le nouveau resserrement pourrait précipiter l’économie du Vieux continent dans une croissance atone.
Avec La Tribune