Conclu sous le règne de son prédécesseur, Joseph Kabila, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, ne veut pas porter indéfiniment le fardeau de ce partenariat sino-congolais, treize ans après sa signature. Il a inscrit sa révision à l’ordre du jour. Et apparemment, le Président de la République n’est pas prêt à reculer sur cette question.
Ainsi, vendredi en Conseil des ministres, le Chef de l’Etat a, une fois de plus, reposé le problème, fixant le cap sur la révision des contrats chinois.
«Au regard du rapport fait par les ministres en charge des Infrastructures et Travaux publics et des Mines sur l’état des lieux d’exécution du contrat sino- congolais, le Président de la République a informé le Conseil que les ministères concernés examinent, en étroite collaboration avec son cabinet, les propositions formulées pour la suite de ce programme et qui portent notamment sur : la relance des grands travaux de reconstruction nationale en priorisant les infrastructures structurantes. Cela, en vue de favoriser l’éclosion d’activités socio- économiques porteuses de développement, mais également d’appuyer éventuellement le programme de développement de 145 territoires du pays. Car, le contrat n’a atteint qu’un taux d’exécution de 30%; l’audit technique et financier de la Sino-congolaise des mines (Sicomines) à diligenter et la mise en place d’un mécanisme assurant la transparence dans la gestion et le fonctionnement de cette entreprise; la nécessité de mettre fin au déséquilibre entre parties, notamment par la révision de certaines clauses du contrat ou de convention de collaboration entre la RDC et le groupement d’entreprises chinoises et du contrat ou de convention de la joint-venture Sicomines », pouvait-on lire dans le compte-rendu de la réunion du Conseil des ministres du vendredi 15 octobre 2021.
Déterminé à aller jusqu’au bout, «le Président de la République a saisi l’occasion pour rappeler au vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, l’urgence de mettre en place la Commission mixte sino-congolaise qui se penchera sur l’ensemble des sujets d’intérêts communs pour que désormais l’exécution des contrats se fasse dans une volonté mutuelle gagnant-gagnant ».
Pour le moment, Pékin soupçonne la main de Washington dans l’attitude qu’affiche Kinshasa. Dans la capitale congolaise, l’ambassadeur de Chine en République Démocratique du Congo avait déjà tiré la sonnette d’alarme, craignant que la révision des contrats ne pousse la Chine à revoir son partenariat avec la RDC.
A Washington, c’est tout le contraire. Dans l’administration, on se félicite de la ferme volonté du Président Tshisekedi à remettre de l’ordre dans un accord sino-congolais qui, selon les Etats-Unis, n’aura pas été à la hauteur des attentes.
Faustin K.