Le lundi 21 août 2023, on a assisté à un procès atypique à la Cour constitutionnelle. Pourtant, une citation directe était lancée depuis le 11 août 2023 par le greffier en chef de la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire congolais aux trois prévenus mis en cause, dont l’ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon, l’ancien gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, et le Sud-africain Christo Grobler, directeur-gérant d’Africom, l’entreprise sud-africaine qui avait la gestion du Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
En tout cas, jusqu’à ce lundi 21 août, tout était en ordre à la Cour constitutionnelle. Pas tout, en tout cas ! Parce qu’à l’ouverture de l’audience, le président de la Cour constitutionnelle a, contre toute attente, fait part des irrégularités qui ont entaché la saisine de deux prévenus au procès, à savoir Matata Ponyo et Christo Grobler. Des irrégularités qu’il a imputées, séance tenante au greffier en chef de la Cour, lui enjoignant l’ordre de les corriger, avant la prochaine audience du 4 septembre 2023.
Au regard de la remarque du président de la Cour constitutionnelle, on est en droit de se poser quelques questions : que s’est-il passé entre le 11 août 2023, date de la rédaction de la citation à prévenu dressée par le greffier en chef de la Cour et le 21 août, jour de l’audience ? Où était donc le président de la Cour constitutionnelle pour se rendre compte finalement de cette bourde, à l’ouverture du procès ? Que faisait-on à la Cour constitutionnelle entre le 11 août et le 21 août 2023 au point de laisser passer cette bourde procédurale ?
Autant de questions qui démontrent la grande gymnastique à laquelle se livrent les juges constitutionnels pour traquer aux fins de le condamner l’ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon.
On est bel et bien en face d’un procès dont les motivations sont plus politiques que judiciaires. Matata Ponyo est un adversaire politique qui dérange.
Et l’on se sert de l’appareil judiciaire pour le disqualifier de la course électorale, s’étant déclaré candidat à la présidentielle de décembre prochain.
Malheureusement, dans ce jeu politique macabre, c’est encore et toujours la justice qui se voit désacralisée C’est son honneur et sa crédibilité qui est en jeu, jetés en pâture sur le plateau des intérêts politiques mesquins.
Econews