Le choix de Kamerhe : saison 2

C’est le titre d’un papier éditorial non dénué d’un humour grinçant que celui publier la semaine dernière dans l’hebdomadaire Jeune Afrique dans son édition en ligne du vendredi 25 août 2023. Malicieusement intitulé «Pourquoi j’ai choisi Tshisekedi», l’article ravive la mémoire du lecteur, lui rappelant qu’à la veille de la présidentielle de 2006 (boycottée par l’UDPS à l’appel d’Etienne Tshisekedi), étant directeur de campagne du candidat Joseph Kabila, il avait publié un panégyrique au titre évocateur : «Pourquoi j’ai choisi Kabila».
Dix-sept ans plus tard et la barbe devenue poivre et sel, sans doute un signe de sagesse, Vital Kamerhe, après moult péripéties politiques – de directeur de cabinet de son partenaire Félix Tshisekedi devenu PR05 à la case prison au terme d’un rocambolesque feuilleton judiciaire, puis un acquittement spectaculaire et des retrouvailles retentissantes avec le banc gouvernemental au méga-ministère de l’Economie nationale, l’enfant de Walungu en a parcouru du chemin !
Et tout laisse penser que sa capacité à retourner sa veste n’en est qu’à ses balbutiements. Il aura encore des occasions (peut-être en 2028) de démontrer sa capacité à rebondir et de changer de camp au gré de ses intérêts politiques pas toujours franchement discernables.
A propos de ses trois années d’humiliations et de traversée du désert : Non, il ne nourrit aucune rancune. Il a fait le choix de la raison.
A propos de Joseph Kabila : c’est un citoyen congolais et nous avons tous les deux pour président Félix Tshisekedi.
Et de la candidature de Moïse Katumbi : Comme au football, il ne faut minimiser aucun adversaire. Même le plus petit peut faire mal.
Sacré Kamerhe (VK pour ses intimes) ! En pesant chacun de ses mots, il apporte pourtant comme une fraîcheur dans un environnement politique hautement vicié, entaché par des discours extrémistes et de musèlement de toute opinion dissonante. Un apaisement que ne tarderont pas à lui reprocher les extrémistes qui ne lui perdent pas la moindre occasion de lui rappeler un passé pas si éloigné où il appartenait alors au camp qui lui-même s’illustrait dans la répression des oppositions.
Même si aujourd’hui l’élève semble avoir dépassé le maître dans la répression et la prédation, l’homme cherchera toujours à entretenir un équilibre, gardant le regard rivé sur l’avenir. Et volant de choix en choix, Vital Kamerhe surprendra encore, et pas que ceux avec lesquels il est «du bon côté de l’histoire». Pour le moment.

Econews