«En lieu et place de s’acharner sur un journaliste », la VSV exige de l’éclairage sur l’assassinat de Chérubin Okende

L’arrestation du journaliste Stanis Bujakera est encore au coeur de l’actualité. D’ores et déjà, le journaliste, directeur de rédaction adjoint d’actualite.cd, correspondant de Jeune Afrique et de l’agence Reuters, a été placé sous mandat d’arrêt provisoire, en attendant sa comparution devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa Gombe. Pendant ce temps, la pression s’accentue pour sa libération. Mercredi à Kinshasa, le RAJEC (Rassemblement des journalistes pour l’émergence du Congo) a haussé le ton, promettant, à défaut de sa libération dans les 72 heures, de multiplier des actions de rue, pour contraindre les autorités judiciaires à revenir sur leur décision. A la Voix des sans voix (VSV), une ONG de défense de droits de l’Homme, on estime qu’ «en lieu et place de s’acharner sur un journaliste», en l’occurrence Stanis Bujakera, «qui n’a fait que son travail», «les autorités congolaises en général, et judiciaires, en particulier, doivent mettre en oeuvre pour éclairer l’opinion publique sur l’assassinat de l’ex-ministre des transports et député national Chérubin Okende».

Arrêté depuis le vendredi 8 septembre 2023, le journaliste Stanis Bujekera a été placé jeudi en mandat d’arrêt provisoire à la prison centrale de Makala, en attendant son procès devant le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe. Pendant ce temps, des appels à sa libération s’enchaînent.

Mercredi, des journalistes regroupés au sein du RAJEC ont appelé à sa libération, promettant, à défaut de sa libération dans 72 heures, de passer à la vitesse supérieure.

Mis en cause dans l’affaire de l’assassinant du Chérubin Okende dans laquelle on l’accuse d’avoir propagé de «faux bruits» sur base d’unrapport de l’ANR, dont le Gouvernement a remis en cause son authenticité, le journaliste, correspondant de Jeune Afrique et de l’agence Reuters, reste toujours en détention.

A la Voix des sans voix, une ONG de défense des droits de l’homme, on comprend mal l’arrestation de Stanis Bujakera alors qu’il était dans l’exercice de sa profession de journaliste.

«La VSV dénonce toutes formes de pression exercée sur le journaliste pour lui arracher des sources d’information.

La VSV invite par contre les autorités congolaises en général et judiciaires en particulier, à tout mettre en œuvre pour éclairer l’opinion publique sur l’assassinat de l’ex-ministre des transports et député national Chérubin Okende en lieu et place de s’acharner sur un journaliste qui n’a fait que son travail », s’est indignée la VSV.

Cette structure de la société civile dénonce également la procédure d’arrestation de ce professionnel des médias, tout en exigeant la libération «immédiate et sans condition ».

Dans un communiqué daté du mardi 12 septembre 2023, Reporters sans frontières (RSF) a apporté de l’eau au moulin. RSF dénonce une «détention arbitraire» et demande que le journaliste Stanis Bujakera soit libéré. Human Rights Watch a rejoint les rangs des indignés, estimant que le «journalisme n’est pas un crime ».

Pour rappel, le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala a été arrêté, le vendredi 8 septembre 2023, à l’aéroport international de N’djili alors qu’il voulait se rendre à Lubumbashi pour un séjour professionnel.

Depuis lundi 4 septembre, il aété transféré au parquet près le Tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, placé sous mandat d’arrêt provisoire.

La justice congolaise l’accuse notamment de «propagation des faux bruits».

Pour un de ses avocats, son dossier est vide et des interrogatoires auxquelles il a été soumis jusqu’à présent visent à lui faire divulguer ses sources d’information.

Econews