Contrairement au scrutin de 2018 où il avait porté les couleurs de l’UDPS, son parti politique, et qu’il avait remporté dans les conditions que l’on sait, le président Félix Tshisekedi brigue un second mandat cette fois sous le label incolore d’indépendant.
Fervent chrétien, dit-on, Félix Tshisekedi applique à la lettre ce verset biblique de l’Ecclésiaste qui veut que ce qui a été, c’est ce qui est et c’est ce qui sera; et qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
D’ailleurs son prédécesseur – dont il s’est toujours gardé de citer le nom – en avait bien fait autant au cours des scrutins antérieurs.
Une jurisprudence qui veut que le président de la République sortant affecte de se mettre au-dessus de la mêlée mais du côté du peuple. Certes, le congrès extraordinaire de l’UDPS l’avait investi et de leur côté, la myriade de micro-partis politiques créés pour la circonstance font chorus et donnent de la voix avec force tintamarre dans une campagne électorale prématurée; le concerné s’en accommode fort bien et se garde de rappeler les uns et les autres à l’ordre, par exemple en leur demandant de laisser l’initiative au seul peuple dont ils se réclament.
Une stratégie fort utile dans un pays aux dimensions continentales et où aucun parti politique ne peut prétendre tisser un maillage intégral des 26 provinces. Car même si l’UDPS revendique une présence assurée dans certaines parties du centre du pays et jusque dans la capitale, il existe des entités territoriales où il se heurte à des résistances fondées sur d’immuables réalités sociologiques qui lui sont défavorables.
A titre d’illustration, la présence dans la course à la magistrature suprême du docteur Mukwege pose une sérieuse hypothèque quant à l’assurance d’emporter les suffrages du Sud-Kivu; les mêmes réalités sociologiques s’appliquent également dans le Maniema où l’ancien premier ministre Matata Ponyo est un obstacle de poids et que dans la capitale Kinshasa, il faudra compter avec un Martin Fayulu, impérial auprès des communautés de la Tshangu (Est). Pour ne citer que ceux-là.
Quant à l’attelage hétéroclite de l’Union sacrée de la Nation, dépourvu d’un cadre juridique et formé en majorité d’anciens caciques du PPRD/FCC passés avec armes et bagages dans le camp présidentiel en pleine législature, l’heure est venue d’affûter les armes en prévision des incertitudes que ne manqueront pas de soulever les résultats incertains des futures législatives.
Les alliés de l’UDPS d’aujourd’hui ne seront pas forcément ceux de demain. Pour beaucoup, les portes des limbes politiques s’entrouvrent déjà.
Econews