Le M23 menace de prendre la ville de Goma : quelles sont les chances de ramener la paix dans la partie Est de la RDC ?

Les terroristes du M23 ont redoublé d’ardeur sur le front de l’Est, après un important renfort venu du Rwanda

Selon des rapports récents, le mouvement rebelle M23 a proféré des menaces de prendre la ville de Goma, située dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette escalade de tensions soulève des inquiétudes quant à la stabilité et à la paix dans la région.
L’Est de la RDC a été le théâtre de conflits armés et de violences pendant de nombreuses années, impliquant divers groupes armés et factions rebelles. La présence continue de ces groupes armés a entravé les efforts visant à ramener la paix et la sécurité dans la région.
Les chances de ramener la paix dans la partie Est de la RDC dépendent de plusieurs facteurs, notamment l’engagement des acteurs nationaux et internationaux, la volonté politique de toutes les parties concernées, et la mise en œuvre d’accords de paix durables.
Il est essentiel que des mesures concrètes soient prises pour résoudre les causes profondes des conflits, y compris la marginalisation économique et politique, les tensions ethniques et les rivalités territoriales.
La communauté internationale, y compris les organisations régionales et les Nations Unies, joue un rôle crucial dans la promotion du dialogue, de la médiation et de la diplomatie pour faciliter le processus de paix. La coopération régionale et la coordination entre les pays voisins de la RDC sont également essentielles pour prévenir les infiltrations transfrontalières et les conflits régionaux.
En fin de compte, la réalisation de la paix dans la partie Est de la RDC nécessitera un engagement soutenu, des efforts concertés et une approche inclusive qui tienne compte des préoccupations et des intérêts de toutes les parties impliquées. Seul un processus de paix global et durable permettra de créer les conditions nécessaires pour assurer la stabilité et le bien-être des populations de la région.

Deux ans de rébellion du M23 : les grandes dates
La rébellion du M23 a repris les armes en novembre 2021 dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, où elle s’est emparée de vastes pans de territoire. Voici les faits marquants de ces deux dernières années.
2021

7/11: Des hommes armés attaquent des positions des Forces armées de RDC (FARDC) dans le territoire de Rutshuru, non loin des frontières rwandaise et ougandaise. L’armée accuse le M23 («Mouvement du 23 mars»), ancienne rébellion majoritairement tutsi qui avait été vaincue en 2013.
2022

26/1 – Une trentaine de militaires congolais sont tués près du parc des Virunga.

29/3 – Huit Casques bleus meurent dans le crash de leur hélicoptère au-dessus d’une zone de combats.

23-28/4 – Avec la médiation de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) et de son «facilitateur » Uhuru Kenyatta, des consultations sont organisées à Nairobi entre les autorités de RDC et des groupes armés. Au premier jour, l’armée accuse le M23 de l’avoir attaquée. Le M23 est expulsé des discussions.

13/6 – Le M23 – s’empare de Bunagana, poste frontalier entre la RDC et l’Ouganda

20/6 – Les dirigeants d’Afrique de l’Est s’accordent sur la mise en place d’une force régionale. Composée de contingents kényan, burundais, ougandais et sud-soudanais, elle commencera à se déployer en novembre 2022.

6/7 – Un cessez-le-feu est conclu lors d’un sommet entre les présidents rwandais Paul Kagame et congolais Félix Tshisekedi, sous les auspices du chef de l’Etat angolais Joao Lourenço. Il ne sera pas respecté.

4/8 – Un rapport d’experts de l’ONU affirme que l’armée rwandaise est intervenue dans l’est de la RDC directement et en soutien au M23. Kigali conteste.

9/8 – Les Etats-Unis se disent « préoccupés » par ces informations. Le soutien rwandais au M23 sera par la suite condamné par plusieurs chancelleries.

21/9 – A l’ONU, le président de la RDC accuse le Rwanda d’ «agression » armée

29/10 – Kinshasa expulse l’ambassadeur du Rwanda en RDC.

3/11 – Félix Tshisekedi appelle «la jeunesse » de son pays à «s’organiser en groupes de vigilance » et «à s’enrôler massivement » dans l’armée.

23/11 – Un mini-sommet à Luanda demande une cessation des hostilités, suivie du retrait des rebelles du M23 «des zones occupées » et de leur «repli dans leurs positions initiales ». Il est prévu que si les rebelles refusent, la force est-africaine les y contraindra. Mais Kinshasa reproche aujourd’hui à cette force d’avoir plutôt cohabité avec les rebelles.

29/11 – Le M23 est accusé d’un massacre de civils dans la localité de Kishishe.

Fin 2022 – D’anciens militaires européens, repartis dans deux sociétés, arrivent à Goma. Présentés comme des «instructeurs », ils sont environ un millier et intégrés dans le dispositif des FARDC contre le M23.
2023

3/3 – La médiation angolaise annonce un nouveau cessez-le-feu pour le 7 mars. Des affrontements sporadiques continuent, en particulier entre le M23 et des groupes armés, dits «patriotes » (wazalendo), mais globalement, il tiendra jusque début octobre.

30/5 – Le porte-parole de l’armée congolaise affirme que des mouvements de l’armée rwandaise et de la rébellion du M23 visent à attaquer Goma.

23/10 – Alors que de violents combats ont repris dans le Nord-Kivu, Kinshasa dit avoir des images de drones montrant une nouvelle incursion de militaires rwandais RDC.

3/11 – La Monusco annonce avec les FARDC une opération baptisée « Springbok » destinée à empêcher le M23 de prendre Goma.