Lors des assemblées annuelles qui ont eu lieu du 9 au 15 octobre dernier, la Banque mondiale avait annoncé une réorientation stratégique majeure de sa mission, soulignant son engagement à lutter contre la pauvreté tout en prenant des mesures concrètes pour assurer la viabilité environnementale de notre planète. Cette nouvelle vision, celle de «créer un monde sans pauvreté sur une planète vivable», intervient à un moment critique de l’histoire humaine, vise à harmoniser les objectifs de développement économique avec la nécessité impérieuse de préserver les écosystèmes naturels pour les générations futures.
Comme de coutume, le bureau de la Banque mondiale à Kinshasa a organisé un café de presse à son siège de Kinshasa, dans la commune de Gombe, pour partager avec les professionnels de la presse sur ce que fait cette grande institution financière mondiale et comment cela se traduit dans le pays où elle est présente.
Lors de ce troisième café de presse de 2023, offert le vendredi 10 novembre au bureau de la Banque mondiale à Kinshasa, dans un discours passionné, le directeur pays de la Banque mondiale pour l’Angola, le Burundi, la République Démocratique du Congo et Les Sao Tomé-et-Principe, Albert G. Zeufack, a déclaré : «Nous sommes à la croisée des chemins. Il ne suffit plus de se concentrer uniquement sur la réduction de la pauvreté. Nous devons également garantir que notre quête d’un monde plus prospère ne se fasse pas au détriment de notre environnement. Notre nouvelle vision est celle d’un monde où chaque personne peut vivre libre de la pauvreté sur une planète qui est non seulement habitable, mais florissante.»
Prenant la parole, le directeur des opérations de la Banque mondiale en RDC, Albert Zeufack, a articulé son mot sur trois points, à savoir des assemblées annuelles de Marrakech et les implications du portefeuille de cadeau de la Banque mondiale, la réorientation du portefeuille de la Banque mondiale au Congo, dans les bibliothèques du Congo et de celui du concept «Banque mondiale comme banque du savoir».
S’exprimant sur les assemblées annuelles de la Banque mondiale et du compositeur international à Marrakech qui ont eu lieu du 9 au 15 octobre de cette année, « la Banque mondiale, le Fonds monétaire et les pays se sont accordés sur le fait que la nouvelle vision de la Banque mondiale devienne celle de créer un monde sans pauvreté sur une planète vivable », a révélé le directeur des opérations de la BM en RDC.
La Banque mondiale, institution internationale de développement, a longtemps été critiquée pour certaines de ses politiques et projets qui, bien que visant à stimuler la croissance économique, ont parfois eu des conséquences environnementales néfastes. Le nouveau plan stratégique semble répondre à ces préoccupations en intégrant le développement durable au cœur de ses opérations.
A Marrakech, «la Banque mondiale a adopté de nouveaux outils qui pourraient fournir près de 157 milliards de dollars US de capacité de prêt supplémentaire pour la prochaine décennie. Donc, de nouveaux outils qui vont vous permettre de lever près de 157 milliards de dollars pour financer le développement des pays dans la prochaine décennie. L’autre outil que la Banque mondiale a adopté, c’est d’avoir des prêts à échéance de 35 à 40 ans qui pourront aider les pays à mieux gérer les investissements, qui requièrent un plus long terme pour leur rendement des investissements, par exemple, dans le domaine du capital humain et social », a précisé Albert Zeufack lors de son exposé.
La nouvelle initiative de la Banque mondiale comprend plusieurs axes principaux : l’investissement dans les énergies renouvelables, la promotion de l’agriculture durable, la protection de la biodiversité, le renforcement des capacités et l’inclusion sociale et équité.
Pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles et lutter contre le changement climatique, la Banque mondiale augmentera son financement des projets d’énergie propre et renouvelable.
Reconnaissant l’importance de la sécurité alimentaire, la Banque mondiale soutiendra les pratiques agricoles qui préservent les ressources naturelles et améliorent la résilience au changement climatique.
Des fonds seront alloués pour la conservation des habitats naturels et la protection des espèces menacées, reconnaissant l’importance de la biodiversité pour le bien-être humain et la santé des écosystèmes.
La Banque mondiale s’engage à renforcer les capacités des pays en développement pour qu’ils puissent mieux gérer leurs ressources naturelles et répondre aux défis environnementaux.
En mettant l’accent sur les communautés les plus vulnérables, «la Banque mondiale vise à garantir que les bénéfices du développement durable soient équitablement partagés».
Alors que le monde continue de faire face à des défis sans précédent tels que la pandémie de COVID-19, la crise climatique et la perte de biodiversité, l’annonce de la nouvelle réorientation stratégique de la Banque mondiale offre un rayon d’espoir. Elle suggère qu’une voie est possible vers un avenir où la prospérité économique et la durabilité environnementale peuvent coexister.
Ce changement de cap a été largement salué par les organisations environnementales et les groupes de défense des droits qui voient dans cette nouvelle approche une reconnaissance tant attendue du lien intrinsèque entre le développement humain et la santé environnementale. Cependant, certains experts appellent à la prudence, soulignant que la mise en œuvre effective de ces politiques sera le véritable test de l’engagement de la Banque mondiale.
En se dotant d’une capacité financière plus accrue et en se donnant la possibilité de prêter pour des termes un peu plus longs, nous pensons que la Banque mondiale va pouvoir mieux impacter la vie des populations.
La communauté internationale attend maintenant de voir comment cette vision ambitieuse se traduira en actions concrètes et mesurables.
Tighana Masiala