A Washington, la situation de la République Démocratique du Congo est suivie de très près. Depuis la Maison Blanche, le président américain, Joe Biden, souligne, dans une lettre au Congrès datée du 25 octobre 2021, la nécessité de « la poursuite de l’urgence nationale concernant la RDC ». Aussi, conformément aux règles en vigueur aux Etats-Unis, le président américain rappelle que l’état d’urgence national en ce qui concerne la situation en République Démocratique du Congo ou en relation avec la République Démocratique du Congo, déclarée dans l’ordonnance exécutive 13413 du 27 octobre 2006, «doit rester en vigueur au-delà du 27 octobre 2021».
Joe Biden fonde son jugement par le fait que « la situation en République Démocratique du Congo ou en relation avec celle-ci, qui a été marquée par une violence généralisée et des atrocités qui continuent de menacer la stabilité régionale, continue de constituer une menace inhabituelle et extraordinaire pour la politique étrangère des États-Unis».
Qu’est-ce à dire ? A Kinshasa, les avis sont partagés. Toujours est-il que maints observateurs estiment que cette position clairement affichée des Etats-Unis ne joue pas en faveur du Président Félix Tshisekedi. En effet, si Washington s’est allié, sans hésiter, au régime Tshisekedi, il semble ne pas être convaincu par la marche cahin-caha des affaires à Kinshasa où des signes de fragilité s’accumulent au jour le jour, faisant craindre une propagation dans la région encore instable des Grands Lacs.
Que reste-t-il encore ? Tout dépend de l’attitude qu’affichera le Président Tshisekedi. Il s’agit de donner des preuves de sa ferme volonté de ne pas torpiller le jeu démocratique en RDC. Une coure de confiance à remonter pour rassurer l’administration Biden. A première vue, la tâche ne sera pas facile. Avec la mise en place controversée de nouveaux animateurs de la Céni (Commission électorale nationale indépendante), le processus électoral paraît déjà vicié dès le départ. Ce qui intrigue énormément les partenaires extérieurs. Et les Etats-Unis ont été les premiers à élever la voix. Dautres pays les suivront-ils dans cette voie? Difficile à prédire.
Lettre au Congrès sur la poursuite de l’urgence nationale concernant la RDC
L’article 2021 (d) de la National Emergencies Act (50 USC 1622(d) prévoit la fin automatique d’une urgence nationale à moins que, dans les 90 jours précédant la date anniversaire de sa déclaration, le Président publie dans le Federal Register et transmette au Congrès un avis indiquant que l’état d’urgence doit rester en vigueur au-delà de la date anniversaire. Conformément à cette disposition, j’ai envoyé au Registre fédéral pour publication l’avis ci-joint indiquant que l’état d’urgence nationale en ce qui concerne la situation en République Démocratique du Congo ou en relation avec la République Démocratique du Congo a déclaré dans l’ordonnance exécutive 13413 du 27 octobre 2006, doit rester en vigueur au-delà du 27 octobre 2021.
La situation en République Démocratique du Congo ou en relation avec celle-ci, qui a été marquée par une violence généralisée et des atrocités qui continuent de menacer la stabilité régionale, continue de constituer une menace inhabituelle et extraordinaire pour la politique étrangère des États-Unis. Par conséquent, j’ai déterminé qu’il est nécessaire de maintenir l’état d’urgence national déclaré dans le décret exécutif 13413 en ce qui concerne la situation en République démocratique du Congo ou en relation avec celle-ci.
Joseph R. Biden Jr
La Maison Blanche25 octobre 2021