En 2019, Félix Tshisekedi succédait à Joseph Kabila à la présidence de la République démocratique du Congo et s’engageait à tout faire pour ramener la paix dans l’est du pays, meurtri par 25 ans de conflits. Cinq ans après, elle n’est pas au rendez-vous.
Voici les principales déclarations et décisions du président Tshisekedi, candidat à sa réélection le 20 décembre, à propos de cette crise sécuritaire.
Janvier 2019 : Dans son discours d’investiture, il place en priorité « la pacification de tout le territoire national ».
Octobre 2019 : En visite dans l’Est, il déclare : «Cette paix, croyez-moi, je suis prêt à mourir pour qu’elle soit une réalité ». Une opération militaire dite «de grande envergure » est lancée pour éradiquer les ADF (Forces démocratiques alliées), qui ont fait allégeance au groupe État islamique. En réponse, le groupe armé intensifie les massacres de civils.
Mai 2021 : Il proclame pour les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri l’«état de siège», qui entre en vigueur le 6 mai et remplace l’administration civile par des responsables militaires et policiers.
Novembre 2021 : Avec son accord, l’Ouganda déclenche une opération militaire contre les ADF dans la partie nord du Nord-Kivu, étendue ensuite en Ituri. La rébellion du M23, en sommeil depuis une dizaine d’années et soutenue par le Rwanda, reprend l’offensive dans le sud du Nord-Kivu.
Fin 2022 : Deux sociétés militaires privées, Agemira RDC et Congo Protection, sont engagées par l’État congolais pour l’aider à lutter contre l’avancée du M23. Elles totalisent plus d’un millier d’hommes, principalement originaires d’Europe de l’Est pour les troupes, de France pour les cadres.
10 mai 2023 : Lors d’une visite au Botswana, il critique la force de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC-RF) déployée depuis quelques mois avec son accord dans l’est de la RDC pour lutter contre les groupes armés, lui reprochant une «cohabitation» avec les rebelles. La veille, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a annoncé le déploiement de forces dans l’est congolais, qui n’a pas encore eu lieu.
21 septembre 2023 : A la tribune de l’ONU, il déplore que la force de l’ONU déployée depuis 1999 en RDC n’ait «pas réussi à faire face aux rébellions et conflits armés» et insiste pour son «retrait accéléré» à partir de décembre.
Fin septembre 2023 : Le président et plusieurs membres du gouvernement reconnaissent que des groupes armés et des «volontaires pour la défense de la patrie» sont utilisés comme supplétifs des forces armées pour contrer l’expansion du M23.
13 octobre 2023 : Il annonce un «allègement progressif et graduel» de l’état de siège.
3 décembre 2023 : Les troupes kényanes de force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est entament leur retrait de RDC après le non-renouvellement de leur mandat par Kinshasa.
Avec Euronews