Préparer les élections générales du 20 décembre d’une part, et délivrer des duplicatas des cartes d’électeur à certains, d’une part, c’est le challenge que s’est imposé la CENI (Commission électorale nationale indépendante), occasionnant de graves bousculades dans les maisons communales Reportage à Kinshasa avec l’ACP
Obtenir le duplicata de la carte d’électeur relève d’un parcours de combattant. Dans les maisons communales où l’on délivre ces duplicatas, les requérants se bousculent pour entrer en possession du précieux sésame à deux semaines des élections générales prévues le 20 décembre. Ils tiennent à l’obtenir pour être en mesure de voter le jour du scrutin. Débutée le 3 août dernier, cette opération concerne deux types d’électeurs, ceux dont les écrits se sont effacés sur leurs cartes d’électeurs, ainsi que ceux qui l’ont perdu.
Le spectacle est récurrent ces derniers temps. Devant les maisons communales de Kinshasa choisies par la CENI pour délivrer le duplicata de la carte d’électeur, il s’observe un engouement pour obtenir ce document. Les hommes, les femmes, ainsi que les jeunes en âge de voter passent de longues heures, voire des jours entiers pour obtenir le duplicata de la carte d’électeur. Sans une carte valide, ils ne pourront pas voter. C’est la raison pour laquelle, ils se battent coûte que coûte pour l’obtenir.
Outre les élections, cette carte d’électeur sert en même temps de pièce d’identité. Pour le requérant qui a perdu sa carte d’électeur, il doit faire attester cette perte auprès d’un officier de police judiciaire qui lui délivre un procès-verbal de perte de pièce. Ensuite il va se présenter à la maison communale du ressort de sa circonscription électorale muni dudit procès-verbal. Il sera donc, appelé à remplir un formulaire de demande de duplicata.
Course contre la montre
Dans le souci de servir un grand nombre des requérants, la CENI dispose actuellement, dans chaque commune, des imprimantes pouvant permettre à ses informaticiens de bien travailler.
Aron Kabangu, informaticien de la CENI rassure : « Par rapport au duplicata, ça se passe beaucoup mieux qu’avant, parce que maintenant, nous avons des imprimantes externes à jet d’encre. Alors, nous avons constaté que le premier kit c’était impression interne thermique. Les écrits disparaissaient comme la population a pu constater, donc, les écrits disparaissaient. Après, la solution a été trouvée, et maintenant, avec les nouvelles imprimantes, ça se passe beaucoup plus rapidement d’abord, et puis les écrits ne disparaissent pas.»
Pour sa part, le chef d’attente de la commune de Kalamu, Marie-Fidèle INAKA présente un talon de plus de 500 duplicatas qu’il délivre par jour, et promet de faire plus, après le passage du rapporteur de la CENI, Patricia Nseya.
«C’est selon les jours, je peux dire une moyenne de 600 ici à la commune de Kalamu. Mais maintenant, qu’on a eu à décentralisée cette opération, nous atteignons facilement les deux mille, deux mille six-cent par jour, puisque dans toutes les communes qui dépendent de Kalamu, on a mis des kits pour enrôler. Et hier, on a eu le plaisir de recevoir Madame le rapporteur Patricia Nseya, qui nous a informé qu’on a encore ajouté des machines. Donc, il y aura maintenant 5 machines par commune pour la même opération. Donc, on va vite résorber les requérants», a-t-il dit.
Versions croisées
Hubert Kumbu est détenteur d’une carte dont les écrits sont devenus invisibles. Il s’est présenté ici à la Commune de Mont Ngafula dès les premières heures du matin, pour ne pas être servi à temps. Mécontent, il demande à la CENI d’améliorer la qualité de son travail. : «Je suis arrivé depuis 6 h00. Nous avons couché les noms sur les listes de présence. On ne nous a pas parlé de listes à remplir avant d’accéder dans la salle. Vous comprenez ? C’est plus tard vers 10 H00 qu’on nous a brandi des fiches à remplir, et il faut le remplir dehors. Et finalement, ça nous prend beaucoup de temps. Je suis ici depuis 6H00, mais, je n’ai pas accédé dans la salle où se fait cette opération.»
Victime du vol de son porte-monnaie contenant sa carte d’électeur, Albert Bokungu n’a pas caché sa joie d’avoir reçu le duplicata de sa carte d’électeur, qui fait office d’une carte d’identité : «Je suis fonctionnaire de l’État. Hier matin, je ne suis pas allé au travail, aujourd’hui, c’est pareil. J’ai eu la carte vers 16 H00. La CENI travaille bien, mais pas ses collaborateurs.»
Après avoir attendu pendant près d’une semaine pour entrer en possession de son duplicata, Paul Bongongo se dit satisfait. Il recommande cependant à la CENI de majorer l’effectif de son personnel afin de permettre à toute personne dans le besoin d’obtenir le duplicata de sa carte d’électeur : «Oui. Le plaisir et que j’ai reçu mon identité. ça nous aides, on va voter avec. Ça nous aides aussi dans beaucoup de situation, parce qu’on circule la nuit, il faut toujours avoir son identité. Mais, je demande à la CENI d’ajouter les agents ici à Kalamu. Il y’a beaucoup des gens, mais moins d’agents.»
La CENI a fait savoir à tous les futurs électeurs que l’opération de délivrance du duplicata de carte d’électeur va se poursuivre jusqu’ à la veille des élections du 20 décembre 2023. Pour ceux qui désirent obtenir un duplicata, ils n’ont qu’à se rendre à l’antenne de la CENI où ils se sont inscrits pendant la période d’enrôlement des électeurs. Ils doivent s’armer de patience car la demande est forte.
Avec ACP