L’équipe nationale de football de la RD Congo, les Léopards, croise les crampons, ce mercredi 7 février, avec l’équipe correspondante de la Côte d’Ivoire, les Eléphants.
La confrontation entre les deux membres éminents des Big Four dans le cadre des demi-finales de la 34ème Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023) soulève une effervescence sans précédent, d’autant plus que l’équipe nationale congolaise n’avait plus remporté le trophée continental depuis cinquante ans.
Depuis cette épopée héroïque qui conduisit les Léopards à la Coupe du monde à munich (Allemagne) en 1974, après leur victoire en Egypte, avec en prime le record de neuf buts marqués lors du même tournoi par le feu-follet Ndaye Mutumbula. Un record qui tient toujours.
Mais voilà, cinquante ans, cela fait deux générations pleines.
A l’inverse de l’époque glorieuse où les Léopards dictaient leurs lois sur les terrains africains, leurs lointains successeurs ne peuvent malheureusement pas en dire autant. La plupart des joueurs des actuels Fauves sont nés au mieux sous la dictature de Mobutu, et au pire, sous les décennies troublées des guerres sans fin, d’occupations-rébellions, de turbulences politiques interminables. Les plus chanceux d’entre eux sont des binationaux ayant vu le jour en Occident de parents congolais expatriés.
La demi-finale entre les Léopards et les Eléphants tient, cela va sans dire, la quasi-totalité de l’Afrique en haleine, singulièrement après l’incroyable élimination des favoris vite renvoyés à la maison. Et Kinshasa plus encore, où s’observe un engouement sans précédent ; toutes les conversations dans tous les milieux imaginables bruissent de pronostics les plus fous, de combinaisons gagnantes des plus farfelues; du 11 de départ, du meilleur gardien, et du système de jeu parfait. Dans les bureaux et les bus bondés de transport en commun, des stratèges improvisés en sueur prédisent la victoire à la demi-finale et l’apothéose de la finale où l’on écraserait le Nigeria.
L’ambiance générale en République Démocratique du Congo en ces jours d’une CAN hors normes ne laisse pas de rappeler le panem et circenses dans la Rome antique décadente. Au peuple qui murmurait, il lui fallait du pain et des jeux. Histoire de détourner son attention des affaires publiques. D’où ces combats sanglants de gladiateurs et de fauves dans l’arène du Colisée.
L’Est du pays brûle. Malgré tout, toute l’attention du peuple est savamment canalisée vers le tournoi panafricain, au point de lui faire oublier les malheurs qui accablent des milliers de familles jetées sur les routes de l’exode par les terroristes du M23, armés par le Rwanda de Paul Kagame.
Econews