Un processus piégé

Siège de la Ceni à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Avec la polémique qui a entouré la nomination de l’actuel président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le décor est planté pour un processus électoral agité.

Jusqu’au bout, les Catholiques et les Protestants n’ont pas été favorables au choix du successeur de Corneille Nangaa à la Céni, tournant le dos aux six autres confessions religieuses qui sont restées de marbre dans leur position.

Porté par l’Union sacrée de la nation, qui n’a pas caché sa joie dès son entérinement à l’Assemblée nationale, le président de la Céni doit maintenant reconstituer une courbe de popularité, nettement entamée. Il devra donner des signaux qui rassurent et qui attestent véritablement de son indépendance vis-à-vis du pouvoir en place.

La position du président national du Mouvement de libération du Congo (MLC) sur le choix de Denis Kadimaà la présidence de la Céni est un appui politique de taille.

Toujours est-il que le chairman du MLC n’a pas donné un chèque en blanc au successeur de Nanga. Selon lui, technicité ou pas, moralité ou pas dans le chef de Denis Kadima, c’est la compilation intégrale de résultats des scrutins et le renforcement de l’observation tant nationale qu’internationale qui comptent.   

Tout comme fait, c’est à Denis Kadima de convaincre. Certes, on le présente comme un grand expert sur des questions électorales, mais il faut reconnaître qu’en RDC, les élections représentent un enjeu politique majeur. C’est la voie d’accès aux fonctions politiques. Ce qui justifie toute sa complexité.

A l’instar de son prédécesseur, Denis Kadima va-t-il réactivé la fameuse machine à voter ? Ramène-t-il dans sa gibecière une recette miracle pour des élections véritablement apaisées, démocratiques, libres et transparentes?

Une chose est vraie : Catholiques et Protestants ont promis de le surveiller de très près. C’est dire qu’en 2023, des garde-fous vont se multiplier pour que seul le choix du peuple triomphe en dernier ressort.

De toute façon, c’est au peuple congolais d’exercer sa souveraineté en barrant légalement la route à toute tentative de prendre en otage le processus électoral.

ECONEWS