Kinshasa : l’Hôtel de ville déjoue la tentative de spoliation du site agricole de N’djili Brasserie

Sur le terrain agricole de N’djili, des maisons ont en train de pousser alors que le site n’a jamais été ouvert au lotissement

Le site agricole de N’djili Brasserie qui longe la rivière du même nom n’est pas à lotir. L’Hôtel de ville de ville a levé toute équivoque alors que les maraichères de N’djili sont menacées de déguerpissement.

Des sites agricoles dans la ville de Kinshasa font l’objet de convoitises d’un réseau de spoliateurs depuis quelques années. Objectif visé : transformer les sites agricoles en milieux résidentiels. Opération qui rapporte une importante cagnotte pour ce réseau qui, rapportent les exploitants des sites, bénéficierait de la complicité des autorités et des chefs coutumiers.

Dans le lot figure le site agricole, situé le long de la rivière N’djili entre les quartiers 8 et 9, dans la commune du même nom. Tout est parti d’une rumeur sur l’éventuelle spoliation du site, répandue commune une traînée de poudre. La rumeur, vérifiée, s’est révélée être exacte avec la présence des indésirables sur le lieu. Une présence qui a provoqué la panique dans les rangs des exploitants du site à l’idée de perdre les lopins de terrains acquis pour les uns, depuis des années et des décennies, pour les autres, depuis des décennies. Des lopins de terrains qui sont une source de revenus pour les exploitants du site.

Seuls  contre ces spoliateurs, ces exploitants étaient convaincus que la bataille était disproportionnée compte tenu de la complicité dont bénéficieraient ces derniers de la part des autorités et des chefs coutumiers. Aussi ont-ils jugé bon de lancer un cri du cœur en direction du Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi.

Réagissant à ce cri du cœur, le VPM Kazadi a dépêché sur le lieu Gérard Mulumba, dit Gecoco, alors vice-gouverneur de la ville de Kinshasa, pour s’enquérir de la situation. C’était la semaine dernière.

A l’arrivée du vice-gouverneur sur le lieu, les maraichères et maraichers ont lancé des youyous de joie, pour manifester leur reconnaissance à son endroit qui n’a pas tardé à intervenir  pour les rassurer que le coup mijoté par ces maffieux était un échec. Et que sa présence parmi eux était aussi un sévère avertissement adressé à d’autres réseaux de spoliateurs des sites agricoles de cesser leur sale besogne.

«Le site agricole de N’djili demeure pour les activités agricoles afin de continuer à ravitailler la ville de Kinshasa en produits agricoles et à nourrir sa population», a soutenu Gérard Mulumba. Et d’ajouter : «Je suis descendu sur le lieu sur instruction du vice-Premier ministre, ministre de l’intérieur. Ce site que les anciens présidents de la République ont laissé pour servir d’activités champêtres, ne peut en aucun cas être spolié, cela est aussi le cas pour l’actuel régime».

Sur le champ, Gérard Mulumba a demandé aux exploitants du site de reprendre leurs activités, sous les applaudissements de ces derniers.

Enfin, a-t-il averti, «ceux qui sont derrière cette tentative de spoliation du site agricole de N’djili, en mentant les ministres, procureurs et policiers, leur place est en prison».

Les maraîchers s’expriment  

ECONEWS a interrogé quelques exploitants du site agricole de N’djili après la visite de Gérard Mulumba sur le site. Certains ont exprimé une certaine inquiétude à l’idée que ces inciviques pourraient récidiver.

«Nous sommes contents de voir le vice-gouverneur de la ville intervenir dans cette affaire qui a duré plusieurs années. Nous sommes sérieusement menacés par les chefs coutumiers, les militaires nous brutalisent régulièrement et  détruisent nos champs pour nous intimider, usant parfois des coups de feu. Avec la descente du vice-gouverneur sur le site, nous espérons que les choses vont changer définitivement», fait observer Mme Chantal Mbumba, une maraîchère

Une autre maraichère, qui a requis l’anonymat, a salué l’initiative du Vice-Premier ministre, celle de dépêcher le vice-gouverneur sur le terrain pour s’enquérir de la situation. Toutefois, elle craint à ce que la décision d’interdire la spoliation du site ne soit pas respectée à la longue. Aussi a-t-elle lancé un appel solennel au gouvernement congolais à protéger juridiquement les sites agricoles à travers le territoire national.

Benny Lutaladio