Créer des millionnaires congolais, vœu exprimé par le Président de la République, Félix Tshisekedi, exige des décisions courageuses. Sur ce point, le Directeur général de l’ARSP (Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé) ne transige pas avec la loi. Pour non-respect des prescrits de la loi régissant la sous-traitance en République Démocratique du Congo, neuf sociétés du groupe kazakh ERG (Eurasian Resources Group) viennent d’être radiées du marché congolais. Elles sont interdites de prester sur le sol congolais. Ainsi en a décidé l’ARSP, garant de la loi sur la sous-traitance en RDC.
En République démocratique du Congo (RDC), la chasse aux entreprises, généralement à capitaux, non conformes aux prescrits de la loi sur la sous-traitance, a pris une vitesse de croisière grâce au dynamisme du Directeur de l’ARSP, Miguel Kashala Katemb. Depuis sa nomination, une guerre sans merci est engagée contre les sociétés qui ne respectent pas la loi sur la sous-traitance.
Lundi 12 mars, l’ARSP a lié la parole à l’acte en radiant du marché congolais neuf sociétés du groupe kazakh ERG, pour violation de la loi sur la sous-traitance en RDC. Plusieurs de ses contrats ont été repris par des sociétés congolaises, rapporte RFI sur son site Internet, citant le DG de l’ARSP, Miguel Kashal Katemb, lors d’une conférence de presse à Kinshasa.
En RDC, ce texte de loi sur la sous-traitance n’admet que des sociétés à capitaux majoritairement congolais, mais bon nombre échappent à ce texte par des mécanismes de fraude. C’est notamment le cas du groupe russe Kazakh ERG, qui exploite quatre mines de cuivre et cobalt dans le sud-est congolais. Ses neuf sociétés déguisées en sous-traitance ont été démasquées par les autorités congolaises, qui ont décidé de les radier du marché de la sous-traitance.
«En réalité, ces neuf sociétés sous-traitantes appartenant aux actionnaires russes Kazakh du groupe ERG, qui opèrent dans quatre mines en RDC, tiennent à elles seules des marchés de centaines de millions de dollars. 98% des marchés appartenaient à ces sociétés. Nous venons de mettre fin à cette mafia, qui a confisqué pendant une longue période la chaîne des valeurs congolaises, au détriment des vraies sociétés à capitaux majoritairement congolais. Aujourd’hui, nous avons mis fin à ces systèmes illicites et désormais ces marchés reviendront aux entreprises à capitaux majori-tairement congolais afin de pouvoir développer notre croissance économique », assure-t-il.
«On ne vient pas seulement de le faire avec le groupe russe Kazakh ERG, nous l’avons également fait aussi avec le Canadien Barrick, nous l’avons fait avec les Chinois Sicomines… Donc on le fait avec toutes les sociétés, et l’objectif est que les sociétés puissent respecter la loi sur la sous-traitance », poursuit-il.
Selon son site web, Eurasian Resources Group possède des opérations de cuivre-cobalt en RDC dans les provinces minières du Katanga et du Lualaba, ainsi qu’à Kitwe en Zambie. Elle revendique une production annuelle de plus de 200.000 tonnes de cuivre et plus de 25.000 tonnes de cobalt.
La compagnie minière Eurasian Resources Group (ERG), active sur plusieurs projets miniers en Afrique, a promis d’investir dès l’année 2023 environ 1,8 milliard USD pour doubler sa production de cuivre sur le continent. C’est ce que son PDG Benedikt Sobotka avait indiqué à Bloomberg, en marge de l’édition 2023 de Mining Indaba en Afrique du Sud.
Il faut souligner que les opérations actuelles de cuivre-cobalt de la compagnie sont réparties entre la Zambie et la RDC, avec une capacité de production annuelle supérieure à 200.000 tonnes de cuivre et de plus de 25.000 tonnes de cobalt dans ces deux pays. Le dirigeant n’a pas détaillé comment l’investissement annoncé sera réparti, mais il a évoqué la construction de petites centrales hydroélectriques en RDC pour résoudre le problème de l’approvisionnement électrique irrégulier.
Notons par ailleurs que cet investissement de 1,8 milliard de dollars s’inscrit dans la même optique que ceux effectués ces dernières années par d’autres compagnies actives sur le cuivre et le cobalt en Afrique centrale et australe. L’objectif est de profiter de la demande importante pour ces deux métaux nécessaires à la transition énergétique.
Pour rappel, ERG, détenue à 40 % par le gouvernement du Kazakhstan, n’est pas une société cotée en bourse et ne fournit donc pas de mises à jour régulières sur ses opérations.
Econews