Ils auront passé un peu plus de deux semaines dans les cachots de la DEMIAP à Kinshasa. Les deux employés de la compagnie aérienne Kenya Airways arrêtés par les renseignements militaires à l’aéroport international de Ndjili sont finalement libres depuis le lundi 6 mai. Dans la foulée, Kenya Airways a décidé de lever la suspension de ses vols vers Kinshasa à partir de ce 8 mai. Des pressions qui ont payé, d’autant plus que Kinshasa ne disposait pas d’arguments qui auraient pu aboutir à une mesure similaire au nom de la réciprocité.
Suspendus depuis près de deux semaines, les vols de la compagnie aérienne Kenya Airways à destination et au départ de Kinshasa devraient reprendre ce mercredi 8 mai. C’est l’annonce faite par les responsables de KQ, à la suite de la libération de ses deux agents arrêtés le 19 avril par les renseignements militaires à l’aéroport international de Ndjili à Kinshasa.
Il était reproché aux deux agents d’avoir tenté d’embarquer «une cargaison de valeur» en l’absence de documents douaniers en règle. Des sources aéroportuaires avaient évoqué une somme de 8 millions de dollars US inutilisables et qui devaient être retournés à la Réserve fédérale américaine «comme il est d’usage dans toutes les banques». Kenya Airways avait alors soulevé sa protestation, affirmant que la cargaison n’avait été ni acceptée ni chargée à bord d’un quelconque de ses vols. Les deux personnes, dont une femme d’origine kenyane, Lydia Mbotela, avaient été gardées au secret à la DEMIAP (Détection militaire des activités anti-patrie), jusqu’au 23 avril, quand des responsables de l’ambassade kenyane et de la compagnie ont enfin pu leur rendre visite. La libération des deux agents est intervenue le 6 mai, annoncée à Nairobi par Korir Sing’oei, ministère kenyan des Affaires étrangères, cité par Reuters. Avec Ethiopian Airways, Kenya Airways figure parmi les compagnies de tête qui desservent la capitale congolaise. Outre des destinations en Europe occidentale et en Turquie, elles desservent l’Asie, dont la Chine et les pays du Golfe, assurant de ce fait un approvisionnement régulier du pays en produits manufacturés depuis les villes chinoises de Chongking, Shanghai, Hong Kong, Guangzhou et Beijing naturellement.
La pression exercée par Kenya Airways ne pouvait qu’aboutir à la libération des deux agents, Kinshasa étant dépourvu de moyens aériens à même d’appliquer la réciprocité en la matière. Kenya Airways est en voie de se relever après quelques années de marasme et la redynamisation de sa flotte qui comprend 38 avions opérationnels, dont 1 Airbus A 330-300, 11 Boeing 737 Max, 16 Boeing 787 et 13 Embraer de fabrication brésilienne. La compagnie kenyane est l’un des fers de lance de la présence de ce pays d’Afrique orientale en RDC où elle détient pas moins de deux banques commerciales à la politique agressive, à savoir Equity BCDC et la TMB.
MWIN M. F.
