La tension est palpable au sein de l’Union sacrée de la nation, alors que le processus de sélection pour combler cinq postes vacants au sein de la majorité parlementaire est en cours. Si la candidature de Vital Kamerhe ne fait l’objet d’aucune contestation, le choix des six membres du présidium de l’Union sacrée pour les autres postes fait grincer des dents.
En effet, les membres du présidium ont décidé de favoriser leurs propres candidats, ce qui a provoqué la colère des partis politiques périphériques de l’Union sacrée. Les tensions sont vives et trois candidatures en particulier sont contestées : celle du président sortant de l’Assemblée nationale pour le poste de 2ème vice-président, celle de Modeste Bahati pour le poste de questeur pour son fils, et celle de Jean-Pierre Bemba pour le poste de questeur adjoint pour sa sœur.
Ce favoritisme au sein de l’Union sacrée ne fait pas l’unanimité parmi les partis politiques qui en font partie. Une fronde se prépare au sein de la majorité présidentielle, laissant craindre une possible implosion. Les rivalités et les luttes d’influence menacent de fragiliser l’unité de la coalition, mettant en péril les objectifs communs et la stabilité politique du pays.
Le chef de l’Etat, en tant que chef de la majorité parlementaire, détient le pouvoir ultime pour rétablir l’ordre au sein de sa famille politique.
En décembre 2023, l’Union sacrée de la nation a remporté une victoire grâce à la combinaison de ses différentes composantes. Cela signifie que lors de la répartition des responsabilités lors de la première étape de la formation du bureau définitif de l’Assemblée nationale, les six membres du présidium ne devraient pas se considérer comme des bénéficiaires inamovibles.
D’un autre point de vue, la scène politique tumultueuse à l’Assemblée nationale met en lumière les difficultés rencontrées par Mme Judith Suminwa Tuluka, la Première ministre nommée, dans la constitution de son gouvernement. Il n’est pas surprenant de voir les mêmes acteurs revenir sur le devant de la scène en occupant des postes clé.
Il est crucial que le Président de la République intervienne pour garantir une répartition équitable des responsabilités au sein de l’Union sacrée et pour éviter les luttes intestines qui pourraient compromettre l’unité et l’efficacité de la coalition. La nomination des membres du gouvernement et la formation du bureau définitif de l’Assemblée nationale doivent se faire dans un esprit de transparence, de consensus et de respect mutuel entre les différentes composantes de la majorité parlementaire.
Il est temps pour les dirigeants politiques de mettre de côté leurs intérêts personnels et de privilégier l’intérêt supérieur du pays. La stabilité politique et la bonne gouvernance sont essentielles pour répondre aux attentes du peuple congolais et pour assurer un développement durable et équitable de la République Démocratique du Congo.
Econews