Construction du Marché central de Kinshasa : Gentiny Ngobila a roulé la République (rapport ODEP-Licoco)

Le contrat signé en 2021 entre l’Hôtel de ville de Kinshasa et SOGEMA est truffé de clauses qui desservent complètement la République. C’est le constat d’un «rapport du contrôle citoyen», publié conjointement par deux organisations de la Société civile, à savoir ODEP (Observatoire de la dépense publique) et LICOCO (Ligue congolaise de lutte contre la corruption). 

Dans leur rapport, les deux organisations dénombrent trois irrégularités qui dénaturent tout le sens de ce contrat avec lequel, selon elles, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, aurait pratiquement roulé la République en endossant un « contrat léonin » sur toute la ligne. Il s’agit, notent-elles, de : «Présence des irrégularités dans le contrat signé avec la société SOGEMA pour la construction et l’exploitation du Marché central de Kinshasa et qui lèsent les intérêts de la ville de Kinshasa et des 12 millions de Kinois; Abandon total entre les mains de la société SOGEMA de la gouvernance du projet «Marché central de Kinshasa», du suivi et contrôle permanents des travaux, au moyen de la neutralisation du Bureau Technique de Contrôle « BTC» et du comité de suivi du projet; Existence d’un accord tripartite de financement SOGEMA-SOFIBANQUE et ville de Kinshasa et dans l’avenant des clauses qui lèsent les intérêts de la ville de Kinshasa ».

Pour toutes ces raisons, le tandem ODEP-Licoco pense que « tous les constats relevés par l’ODEP et la LICOCO procèdent d’une part, de l’incompétence des pouvoirs publics dans les domaines de la planification, la programmation, la budgétisation et le suivi-évaluation des investissements et, d’autre part, une opacité justifiée par la culture de la corruption et de l’enrichissement facile, qui s’est installée dans le mental de la classe politique congolaise et en particulier ceux du régime actuel ».

Que faire alors pour rétablir la République dans ses droits? Les deux organisations de la Société civile proposent une solution à trois paliers, en l’occurrence : «Il faut replanifier le projet et corriger tout le processus de planification, de la programmation, de budgétisation et de suivi-évaluation de ce projet dont nous connaissons tous l’importance économique et sociale par les 12 millions de Kinois; Revisiter le contrat en cours SOGEMA-Ville de Kinshasa pour en rééquilibrer les avantages entre les deux contractants, la ville et la population de Kinshasa étant trop lésés; Identifier les délits qui accompagnent la mise en œuvre du contrat, et interpeler les éventuels criminels».

Selon le duo ODEP – Licoco, cette démarche ne peut réussir qu’à une seule condition : «Seule une forte volonté politique exprimée par le chef de l’Etat pourra permettre la revisitation de ce contrat et les corrections qui s’imposent ».

Tous les regards sont donc tournés vers la Présidence de la République pour corriger les graves préjudices que le contrat Hôtel de ville – SOGEMA pourrait faire porter à la République.

Francis N.