Programme du Gouvernement : proche de Katumbi, Christian Mwando fustige un « chapelet de bonnes intentions »

Les prises de parole des députés après la présentation du Programme du Gouvernement Suminwa ont été marquées par les interventions de quelques élus de l’opposition, dont le député d’Ensemble pour la République Christian Mwando Simba, de surcroît chef du groupe parlementaire de ce parti d’opposition. Bien qu’interrompu par moment par des applaudisseurs partisans de partis politiques de la majorité qui remplissaient les balcons avant que le président de la séance ne les appelle à l’ordre, l’élu de Moba (Tanganyika) a résumé l’opinion générale que seule une opposition responsables est la seule à exprimer.

Les prises de parole des députés après la présentation du Programme du Gouvernement Suminwa ont été animées et polarisées, avec des interventions marquantes de certains membres de l’opposition. Le député d’Ensemble pour la République, Christian Mwando Simba, a particulièrement retenu l’attention en tant que chef du groupe parlementaire de ce parti d’opposition.

Malgré des interruptions de la part des personnes applaudissant les partis de la majorité, le discours de Christian Mwando Simba a mis en lumière l’importance d’une opposition responsable dans le débat politique. En soulignant que seule une opposition constructive peut réellement exprimer les préoccupations et les aspirations du peuple, le député de Moba (Tanganyika) a appelé ses collègues à agir de manière éthique et à servir l’intérêt général.

RIEN QUE DE BONNES INTENTIONS

D’entrée de jeu, le député Christian Mwando a donné le ton et jugé que le Programme du Gouvernement présenté par la Première ministre Suminwa n’était ni plus ni moins qu’un pieux «chapelet de bonnes intentions».

En un peu moins de dix minutes, l’ancien ministre du Plan du gouvernement Sama I a relevé ce qu’il considère comme étant des incohérences liées, selon lui, tant aux priorités telles qu’arrêtées selon la Première ministre, que par le caractère faussement ambitieux d’un Programme dont les ressources affichées ne sont pas assorties de mécanismes de mobilisation des recettes au cours des cinq années concernées.

S’agissant du premier «pilier» du Programme du Gouvernement qui concerne «la création d’emplois et de la protection du pouvoir d’achat», et chiffré à 81.000 milliards de Francs congolais, Christian Mwando a estimé que dans un pays en guerre, la recherche de la restauration de la paix par la convergence des énergies dans le sens de mettre fin au conflit par des moyens militaires à l’exclusion, voire à la mise en quarantaine de certaines urgences dont du reste la réalisation est illusoire sans le rétablissement intégral de la paix.

DES ÉCUEILS A LA RÉALISATION DU PROGRAMME DU GOUVERNEMENT

Dans son intervention, le porte-parole d’Ensemble pour la République a insisté sur l’administration «chaotique» d’une justice que le chef de l’Etat lui-même a qualifiée de «malade».

Rappelant la promesse de campagne de Félix Tshisekedi affirmant en 2019 qu’une fois élu, sa priorité  aurait été de fermer tous les cachots et autres lieux de détention clandestins à la base de plusieurs dérapages et unanimement décriés par l’opinion publique. Il a par ailleurs condamné les restrictions des libertés individuelles qui tendent à se généraliser.

Mwando Simba a illustré son propos par le cas de l’activiste Gloria Sengha, ancienne membre du parti Envol détenue depuis bientôt un mois dans un lieu secret. Son cas est à certains égards assimilables à celui de l’ancien député provincial Mike Muke-bayi qui croupit à la prison centrale de Makala depuis une année sans jugement.

«Pensez-vous créer un climat de paix avec ce climat de terreur ?» a-t-il interrogé, faisant remarquer à l’assistance que «Madame la Première ministre aura de la peine à exécuter son programme et notre opposition ne lui laissera aucun répit».

En plus des critiques contre la justice, Christian Mwando a peint un tableau sombre de la situation sécuritaire préoccupante dans l’Est de la République démocratique du Congo, et la montée en puissance du clientélisme et de plusieurs maux à la base qui, selon lui, constituent l’un des freins majeurs du développement.

Tous ces maux mis ensemble ne sont pas de nature à encourager l’investissement de capitaux de grands groupes commerciaux et financiers internationaux qui traditionnellement ont horreur des bruits de bottes et d’un climat des affaires plombé par la corruption.

Les interventions de l’opposition ont également mis en avant la nécessité d’un dialogue inclusif et d’une gouvernance transparente. Les députés de l’opposition ont souligné l’importance de lutter contre la corruption, de promouvoir la justice sociale et de garantir les droits fondamentaux de tous les citoyens.

Malgré les tensions et les divergences de points de vue, les prises de parole des députés ont montré qu’un débat démocratique et pluraliste est essentiel pour la bonne gouvernance du pays. Les discussions houleuses qui ont suivi la présentation du Programme du Gouvernement Suminwa ont illustré la diversité des opinions politiques présentes au sein de l’assemblée et la nécessité d’un dialogue ouvert et constructif pour faire avancer les intérêts du peuple.

MWIN M. F.