Le Tchad plutôt que la RDC

Le ministre de l’Intégration régionale et envoyé spécial de Félix Tshisekedi vient d’effectuer une mission officielle à Luanda auprès du président João Lourenco. Ceux qui s’attendaient à ce que les entretiens de haut niveau tournent autour de la sécurité sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo, en phase avec le fameux processus de Luanda ou son jumeau de Nairobi, peuvent déchanter.

Ni la situation humanitaire catastrophique vécue au quotidien par plus de 7 millions de déplacés laissés à leur triste sort, ni les opérations militaires en veilleuse de la mission militaire de la SADC en place depuis six mois sans retombées significatives n’étaient à l’ordre du jour.

Didier Mazenga est plutôt allé rendre compte au président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale  (CEEAC) de l’évolution de la situation politique harmonieuse du … Tchad sous la médiation, ô combien éclairée, du président  congolais!

Il vient à l’esprit, et tout naturellement cet adage ancestral qui dit que si la case du voisin brûle, hâtez-vous de lui porter assistance avant que le feu n’atteigne la vôtre. Mais voici que la RdCongo n’en finit pas de brûler, tandis que le pompier garde ses yeux fixés sur les alentours, dans l’inquiétude que l’incendie allumé loin de chez lui ne finisse par consumer ses lointains voisins bien-aimés !

Néanmoins, le déplacement angolais de l’émissaire de Félix Tshisekedi aura eu le mérite de faire ressurgir aux yeux des rares Congolais qui se passent des futilités du genre concerts, anniversaires présidentiels ou funérailles officialisées, l’inanition du processus de Luanda qui, quoique l’on en dise, est bien mort de sa belle mort.

Quant à celui de Nairobi, c’est quasiment de l’histoire ancienne, le gouvernement congolais étant en froid avec Nairobi après les dernières prises de position du président Ruto sur les origines des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Le boycott du dernier sommet de l’EAC en visioconférence au cours duquel le chef de l’Etat congolais s’était déconnecté, ou les derniers exercices militaires conjoints tout aussi ignorés par Kinshasa en disent long.

Entre-temps, Mahamat  Idriss Deby aura baptisé une rue de sa capitale Ndjamena du nom de son homologue congolais. Malgré tout, cela ne mange pas de pain !

La guerre qui sévit dans le Nord-Kivu ne sera pas gagnée par la voie militaire, disait récemment le président kényan. Une opinion partagée par le premier des Angolais. Reste à savoir ce que l’envoyé spécial à Luanda a ramené dans sa besace. Ceci étant une autre histoire.

Econews