Fin de mission de la MONUSCO au Sud-Kivu après plus de 20 ans de service

La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) a fermé, le mercredi 25 juin 2024, son bureau de Bukavu, centre névralgique de ses opérations au Sud-Kivu depuis plus de 20 ans, lors d’un événement de haut niveau.

Le 30 juin, comme convenu avec le Gouvernement de la RDC, la Mission achèvera son retrait du Sud-Kivu, marquant ainsi la fin de la première phase de son désengagement du pays.

La Représentante spéciale du Secrétaire général (RSSG) en RDC et Cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, Mme la Première ministre, Cheffe du Gouvernement, Judith Suminwa Tuluka, le Gouverneur du Sud-Kivu, M. Jean-Jacques Purusi, ainsi que d’autres représentants des Nations Unies et du Gouvernement de la RDC, dont le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Jacquemain Shabani, ont participé à la cérémonie de clôture.

Au cours de cet événement, la MONUSCO a fait don d’actifs d’une valeur de 10 millions de dollars US aux autorités de la RDC et à plusieurs partenaires congolais. La Mission a également transféré aux Forces armées de la RDC (FARDC) un héliport nouvellement construit et une base à Rutemba, près d’Uvira, d’une valeur de 1,5 million de dollars US. La cérémonie de remise de ces dons a eu lieu à Kavumu à 32 km de Bukavu.

«Cela a été un immense effort conjoint avec le gouvernement de la RDC. Malgré les nombreux défis auxquels nous avons été confrontés, le retrait des troupes et des équipements s’est déroulé de manière ordonnée et, malgré les contraintes de temps, la première phase a été largement réussie», a déclaré Mme Keita.

Et d’ajouter : «C’est l’aube d’une nouvelle ère pour la province.

Assurer la paix et protéger les civils est désormais entièrement entre les mains des autorités congolaises, qui assument cette responsabilité en étroite coordination avec les communautés et les leaders locaux, avec le soutien des agences, fonds et programmes des Nations Unies qui poursuivent la mise en œuvre de leurs mandats respectifs.»

Au cours de son désengagement du Sud-Kivu, entamé en janvier 2024, la MONUSCO a transféré aux autorités nationales ou fermé sept bases ou sites (Baraka, Bukavu, Bunyakiri, Kamanyola, Kavumu, Rutemba et Sange), ainsi que 15 autres installations.

Bien que la MONUSCO ait cessé ses opérations dans les bases de Mikenge, Minembwe et Uvira, le transfert aux FARDC sera finalisé dans les semaines à venir. Depuis 2002, la présence de la MONUSCO au Sud-Kivu a permis d’assurer une protection physique directe à près de trois millions de personnes et de soutenir les FARDC par le biais d’opérations conjointes, de patrouilles, de renforcement des capacités et d’évacuations médicales. La Mission a contribué à la mise en place de dizaines de comités de protection locaux et de réseaux d’alerte civils. Elle a travaillé en étroite collaboration avec les autorités de la RDC et les communautés locales pour s’attaquer aux causes profondes du conflit en encourageant le dialogue et la cohésion sociale, en développant les infrastructures, en améliorant la situation des droits de l’homme et en renforçant les capacités de la police, de la justice et des systèmes pénitentiaires dans la province.

Au cours des vingt dernières années, la MONUSCO a aidé à démobiliser plus de 4 600 combattants et enfants associés à des groupes armés et a collecté et détruit plus de 44 000 munitions et explosifs. La Mission a joué un rôle central dans de multiples cycles électoraux, transportant 30 000 kg de matériel électoral dans les circonscriptions électorales du Sud-Kivu lors des élections présidentielles de l’année dernière.

«Alors que nous mettons fin à notre mission au Sud-Kivu, je remercie le personnel civil et en uniforme qui ont contribué à la paix et à la sécurité au Sud-Kivu. Votre courage et votre dévouement dans certaines des circonstances les plus difficiles du maintien de la paix remplissent mon cœur de gratitude.

Je rends hommage à tous ceux qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions », a déclaré Mme Keita. «Bien que la MONUSCO se soit retirée du Sud-Kivu, nous restons engagés à remplir notre mandat en Ituri et au Nord-Kivu.»

A partir du 1er juillet 2024, une équipe résiduelle de 34 civils restera au Sud-Kivu pour aider les agences, fonds et programmes des Nations Unies à maintenir les réseaux d’alerte communautaire, la protection des enfants et le dialogue avec les communautés. Le gouvernement de la RDC, la MONUSCO, les agences, fonds et programmes des Nations Unies, ainsi que les représentants des ONG internationales et de la société civile ont élaboré une feuille de route provinciale pour faciliter le transfert des responsabilités de la MONUSCO au Gouvernement, avec le soutien d’autres partenaires.

Cela permettra de s’assurer que les progrès réalisés pendant la présence de la MONUSCO seront préservés après le départ de la Mission.

AVEC COMMUNICATION/MONUSCO