Pour la première fois de son histoire, la République Démocratique du Congo vient de boucler avec succès un accord formel de trois ans conclu avec le Fonds monétaire international (FMI). Ce qui lui permet d’accéder à la dernière tranche de 1,5 milliards USD convenue en juillet 2021 en termes de soutien à la balance des paiements. Si Mme la Première ministre Judith Suminwa Tuluka hérite d’un bel actif du Gouvernement Sama Lukonde, il y a lieu de dire que les étoiles s’alignent en sa faveur, pour autant que la conclusion favorable de cet accord ouvre la voie à de nouvelles négociations pour non seulement conclure un nouveau programme avec le FMI, mais aussi bénéficier de plus de financement multilatéral.
La République Démocratique du Congo a réussi à finaliser un accord formel de trois ans avec le Fonds monétaire international (FMI). Cette étape historique permet au pays d’accéder à la dernière tranche de 1,5 milliards USD convenue en juillet 2021 pour soutenir sa balance des paiements.
Grâce à cet accord, qui vient couronner les efforts du gouvernement Sama Lukonde, la RDC ouvre la voie à de nouvelles opportunités. Mme la Première ministre Judith Suminwa Tuluka se voit ainsi héritière d’un bel actif, tandis que les astres semblent s’aligner en sa faveur. La conclusion favorable de cet accord non seulement ouvre la porte à de nouveaux programmes avec le FMI, mais aussi à la possibilité de bénéficier de financements multilatéraux supplémentaires.
Le plus évident est que, dans la décision rendue, le 3 juillet 2024 à Washington par son Conseil d’administration, le FMI a souligné un «environnement macroéconomique difficile» dans le pays, conjugué à une politique économique globale «prudente». L’accord du conseil d’administration permet le versement immédiat de 224,7 millions de dollars US, correspondant à la dernière tranche du plan d’aide.
«L’environnement macroéconomique de la RDC reste difficile, notamment en raison de la crise sécuritaire et humanitaire dans l’Est du pays. Dans ce contexte, les autorités ont maintenu des politiques macroéconomiques prudentes. Le rendement du programme a été généralement positif, la plupart des objectifs quantitatifs ayant été atteints et les principales réformes mises en œuvre, bien qu’à un rythme lent », a fait part le Conseil d’administration du FMI.
L’institution de Bretton Woods a également validé l’article IV concernant la RDC, avec les dernières données macroéconomiques la concernant. Le FMI a évoqué en particulier la croissance économique de 8,4 % enregistrée en 2023, malgré une inflation restée élevée avant de ralentir légèrement sur la première moitié de l’année 2024.
«Les perspectives économiques demeurent favorables, mais elles sont exposées à des risques significatifs», parmi lesquels «l’aggravation des conflits armés dans l’Est» du pays et «de nouvelles pressions inflationnistes» du fait de la volatilité du cours du pétrole et des denrées alimentaires, a alerté l’institution.
Au ministère des Finances, le Ministre Doudou Fwamba Likunde, le successeur de Nicolas Kazadi, se frotte les mains, espérant bénéficier de plus de faveur du FMI, alors que le Gouvernement Suminwa, annonce-t-il, «négociera dans les prochains jours à la fois un nouveau programme triennal appuyé par la Facilité élargie de crédit et un programme au titre du Fonds de résilience et durabilité (RST).»
Ce succès financier revêt une importance capitale pour la République Démocratique du Congo, un pays aux vastes ressources naturelles mais confronté à de nombreux défis économiques. L’accord avec le FMI témoigne des efforts déployés par le gouvernement pour stabiliser l’économie et améliorer la gouvernance financière.
En concluant cet accord historique, la RDC envoie un signal positif aux investisseurs et aux partenaires internationaux, démontrant sa capacité à respecter ses engagements et à mettre en place des réformes économiques nécessaires pour assurer un développement durable.
Ainsi, la République Démocratique du Congo entre dans une nouvelle ère de coopération économique internationale, avec des perspectives prometteuses pour l’avenir.
LE TASK FORCE ECONOMIQUE DE SUMINWA EN ORDRE DE BATAILLE
Mercredi, au moment où le Conseil d’administration du FMI statuait sur la dernière revue du programme conclu en 2021 avec la RDC, à la Primature, Mme Judith Suminwa tenait sa première réunion du Comité de conjoncture économique (CCE), ce task force économique du Gouvernement.
La maîtrise de l’inflation et la stabilisation de la monnaie nationale ont été les deux sujets majeurs de cette première réunion du CCE. Au Gouvernement, tout est donc mis en œuvre pour aérer le panier de la ménagère, fortement rogné par le faible pouvoir d’achat, généré par la persistance de l’inflation et la dépréciation de la monnaie nationale sur le marché des changes.
A ce sujet, Mme la Première Ministre a recommandé au Ministre du Budget et celui des Finances d’apprêter la situation à jour des finances publiques à fin juin afin de prendre des mesures courageuses pour renverser la tendance actuelle.
Interrogé par la presse à l’issue de cette rencontre, le vice-Premier Ministre en charge de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a indiqué que la Première ministre a exprimé le besoin de suivre de près la situation économique et financière du pays, dans le but spécifique de « maîtriser l’inflation, stabiliser le franc congolais », comme l’a commandé le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, dans son allocution de 64 ans d’indépendance de la RDC.
Le CCE a également examiné l’incidence des conflits dans l’Est de la RDC sur les recettes publiques, à cause de la présence des groupes armés à certains points d’entrée du pays. A ce propos, il a été décidé de prendre des mesures subséquentes à celles déjà en vigueur en vue de soulager la situation économique des Congolais se trouvant dans cette partie du pays.
Outre le vice-Premier ministre en charge de l’Economie nationale, la première réunion du CCE a connu également la participation du vice-Premier ministre, du Ministre d’Etat en charge du Plan et celui du Budget ainsi que des Ministre des Finances, du Commerce, de l’Industrie et du Portefeuille ainsi que la Gouverneure de la Banque Centrale du Congo.
Econews