Deux nouveaux directeurs au CAMI : il faut craindre une paralysie généralisée du secteur minier

Deux nouveaux directeurs, technique et financier, viennent d’être nommés au Cadastre minier (CAMI). Ainsi en a décidé Mme la ministre des Mines, Antoinette Nsamba Kalambayi. Si la direction générale du CAMI n’avait d’autre choix que de se plier à la décision du ministre, des observateurs du secteur minier notent que ces nominations sont entachées d’irrégularités et violent les textes qui régissent le CAMI qui jouit en vertu des textes le créant d’une autonomie de gestion. Pourquoi Mme la ministre des Mines est-elle allée au-delà de ses attributions jusqu’à empiéter sur celles du Conseil d’administration du Cami ? Y avait-il une urgence à nommer ces nouveaux mandataires sans se soumettre aux textes en vigueur ; Bien des questions qui confirment les nombreux dysfonctionnements qui rongent actuellement le secteur minier congolais où l’artisanat commence à prendre curieusement le dessus sur l’activité industrielle. Il est temps d’arrêter la paralysie qui gagne les mines congolaises. Et le seul moyen d’arrêter l’hémorragie est de revenir aux taxes.

Sur ordre de Mme la ministre des Mines, deux nouveaux directeurs ont été nommés au Cadastre minier (CAMI), à savoir René Kazadi Mbuebue et Jean-Marie Isazu, respectivement directeur technique et directeur financier. Dans ses motivations, la ministre des Mines a justifié ces deux nominations par la nécessité de combler un vide au niveau de la structure de gestion du Cami pour éviter, selon elle, la paralysie de cet établissement public.

Mais, dans les milieux miniers, ces nominations sont commentées dans tous les sens. Ils sont nombreux à fustiger la violation au grand jour des textes portant organisation et fonctionnement du Cadastre minier.

Mme la ministre des Mines était-elle en droit de procéder à ces nominations ? Les experts du secteur n’adhérent pas à cette hypothèse. Ceux contactés par Econews notent que les nominations au poste de direction, comme c’est le cas, relevaient en principe du Conseil d’administration du CAMI, après avis de l’autorité de tutelle, en l’occurrence le ministre des Mines.

Y avait-il alors urgence au point, pour le ministre des Mines, de contourner cette procédure ? Seul le cabinet de Mme la ministre des Mines pourrait répondre à cette question.

Des raisons de s’inquiéter

Il y a cependant une inquiétude. Car, au-delà de ces nominations de ces deux fils-maison, au poste de commandement au niveau du Cami, c’est le lieu de dénoncer les graves dysfonctionnements qui rongent, depuis quelque temps, le secteur minier. Tout se ramène au non-respect des textes, partant du Code minier et du Règlement minier jusqu’à tout l’arsenal juridique qui régit le secteur minier congolais.

Il faut désormais craindre une paralysie qui serait fatale pour le secteur minier. Déjà une vague inquiétante qui souffle dans le secteur minier par la grande percée du secteur informel qui commence à prendre le dessus sur l’activité industrielle.

Pour une bonne administration, il faut que chaque acteur du secteur, à commencer par le ministre des Mines, joue sa partition, dans les limites fixées par la loi. Passer outre, c’est desservir un secteur qui traverse une zone de très fortes turbulences. Le secteur minier congolais ne mérite pas ce désordre qui s’installe dans ses rangs. Il n’est pas encore tard pour bien faire

Il est temps de ramener de l’ordre dans les mines congolaises. Jamais, ce secteur n’a connu autant d’incertitude. Il faut sauver les mines congolaises de l’anarchie qui gagne ses rangs.

Dans tous les cas, au CAMI, les nominations de Mme la ministre des Mines ont été acceptées avec fair-play.

Pour Jean-Félix Mupande, son directeur général, c’est une fierté, a-t-il indiqué, de voir deux de ses collaborateurs être promus à de hautes fonctions. Ce qui ne cache pas les imperfections d’une procédure de nominations totalement déconnectées de la légalité.

Econews