Qui trop embarrasse…

Au commencement il y eut l’Inspection générale des Finances et son corollaire la Cour des Comptes. Deux structures auréolées de la bénédiction constitutionnelle. Puis vinrent la CENAREF (Cellule de nationale de renseignements financiers) sous Joseph Kabila, puis l’APLC (Agence de prévention contre la corruption) sous Félix Tshisekedi. Et le dernier-né : un département d’intelligence financière et économique au sein de l’Agence nationale de renseignements (ANR).

Qui trop embrasse mal étreint, conseille l’adage millénaire. La propension du régime à démultiplier des structures étatiques existantes, bien que dictées par de bonnes intentions du Président de la République déterminé à balayer les antivaleurs portées par une corruption quasiment institutionnalisée, elle pêche cependant par la qualité des personnes portées à la direction des nouvelles instances.

S’agissant de l’ANR, il est surprenant d’apprendre que les services de renseignements intérieurs et extérieurs de la RDC, depuis le CNRI, le CND sous le régime de fer de Mobutu, jusqu’à l’ANR, ces services n’aient pas inclus dans leur organigramme un département dédié aux fraudes et pratiques de corruption.

Sur les réseaux sociaux (qui ne sont pas nécessairement dévoués à la désinformation), des voix se sont élevées pour fustiger la proximité familiale du responsable nommé à l’ANR avec le Chef de l’Etat.

Sans préjudice des compétences vraies ou supposées à découvrir peut-être un jour sur les heureux promus, l’heure est à une interrogation cardinale. Celle de savoir l’opportunité même de la multiplication de services qui, d’évidence, sont destinés à faire peser une véritable chape de plomb sur les velléités de contestations d’un peuple au pouvoir d’achat rachitique.

Bref, il n’y a rien de nouveau sous le soleil fatshiste. Depuis son accession au pouvoir en janvier 2019, Félix Tshisekedi n’a eu de cesse de dupliquer des services à ce jour devenus des coquilles vides, mais néanmoins pendues aux mamelles des finances publiques avec un saignement en millions de dollars US qui laissent l’IGF pantoise.

Il reste à espérer que le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi ne balise pas la voie vers un prochain mandat sous le parapluie d’une révision constitutionnelle qui verrait encore une démultiplication des services au profit de personnalités connues de lui seul. D’autant plus qu’aucun service public n’est à l’abri d’un saucissonnage programmé pour des intérêts clanico-tribaux.

Mwin Murub Fel