L’un des plus anciens conflits en Afrique semble se rapprocher de sa résolution après que la France a officiellement reconnu en juillet la souveraineté du Maroc sur le Sahara, comme indiqué dans un article de l’United States Institute of Peace (USIP), signé par Thomas Hill, directeur des programmes pour l’Afrique du Nord.
Thomas Hill, qui a travaillé de 2013 à 2017 comme conseiller principal de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine pour l’Afrique du Nord, souligne que cette reconnaissance, combinée à la supériorité militaire du Maroc, laisse peu de choix au mouvement séparatiste sahraoui, à part accepter une forme d’autonomie sous souveraineté marocaine.
Hill affirme que la meilleure option pour le polisario et son allié, l’Algérie, est désormais de négocier des conditions de paix favorables avec le Maroc. Mettre fin à ce conflit, qui prive des milliers de Sahraouis d’un État et les maintient dans des conditions précaires, permettrait aussi de renforcer la stabilité régionale et d’apaiser les tensions maroco-algériennes.
RECONNAISSANCE CROISSANTE DE LA SOUVERAINETE MAROCAINE
En 2020, le président Trump avait déjà reconnu la souveraineté marocaine sur l’ensemble du Sahara, ce qui s’alignait avec la proposition marocaine de 2007 pour une autonomie régionale comme seule solution viable et durable. Depuis, 37 nations ont suivi l’exemple des États-Unis, et la récente reconnaissance française est jugée décisive.
En tant qu’ancienne puissance coloniale au Maghreb, la France joue un rôle crucial dans la région. Sa décision de soutenir le Maroc reflète un consensus international croissant en faveur des revendications marocaines, ce qui pourrait entériner la situation actuelle comme un statu quo définitif. De plus, l’opposition européenne aux revendications marocaines s’est estompée, en partie grâce aux liens commerciaux renforcés entre le Maroc et l’Europe.
Le plan d’autonomie marocain de 2007, qui offrait une gestion démocratique par des institutions sahraouies, avait été rejeté par le polisario. Dix-sept ans plus tard, ce dernier se retrouve à faire du surplace, incapable d’obtenir militairement l’indépendance. La question du retour des séquestrés sahraouis vivant dans les camps en Algérie, ainsi que l’amnistie proposée pour les membres du polisario, sont des aspects clés à négocier.
LES DEFIS POUR LE POLISARIO ET L’ALGERIE
Sauf que pour l’Algérie, le maintien du conflit sahraoui est un levier pour affaiblir le Maroc. Aussi, une acceptation par le polisario de l’autonomie marocaine offrirait à Alger une sortie honorable note encore Thomas Hill. Avec un soutien international de plus en plus unanime, le plan d’autonomie marocain semble s’imposer comme la solution la plus réaliste.
Le maintien du conflit ne ferait qu’entraîner une issue moins favorable pour le polisario et ses soutiens. La meilleure voie pour le peuple sahraoui est donc de négocier en tables rondes un accord qui pourrait améliorer les termes proposés jusqu’ici note Thomas Hill.
La résolution du conflit du Sahara occidental représente un enjeu stratégique majeur pour le Maroc. En consolidant sa souveraineté sur cette région, le Royaume assure sa sécurité nationale tout en renforçant son positionnement géopolitique en Afrique et dans le monde arabe. Le développement continu des infrastructures et des ressources naturelles dans le Sahara, notamment les projets d’énergie solaire et d’exploitation minière, fait partie intégrante de la stratégie du Maroc pour intégrer pleinement la région à son économie nationale.
La reconnaissance croissante de la souveraineté marocaine facilite également les investissements étrangers et la coopération internationale dans cette zone, en particulier avec les puissances européennes et les États du Golfe. L’essor économique dans le Sahara renforce la légitimité du Maroc tout en créant des opportunités d’emploi et de développement pour la population locale, contribuant à apaiser les tensions.
De plus, la stabilité et la prospérité économiques que le Maroc cherche à établir dans la région sont également un message fort à la communauté internationale. Le Maroc démontre sa capacité à transformer une zone soi-disant contestée en un pôle de croissance économique et de stabilité régionale, renforçant ainsi son rôle de leader en Afrique du Nord.
L’IMPASSE POUR LE POLISARIO ET L’ALGERIE
Pour le Polisario, la situation devient de plus en plus précaire. Incapable de rallier suffisamment de soutien international pour obtenir l’indépendance et affaibli par des divisions internes, le mouvement fait face à une pression croissante pour réévaluer ses objectifs.
La nouvelle génération sahraouie, souvent née dans les camps de réfugiés et frustrée par des décennies d’impasse, pourrait se montrer plus radicale si aucune solution viable n’est trouvée. Cependant, cette radicalisation risquerait d’isoler davantage le polisario sur la scène internationale, alors que le consensus autour de l’autonomie marocaine se renforce.
Pour Alger, le soutien au polisario est devenu un fardeau diplomatique et financier. Si elle continue de voir dans ce conflit un moyen de contrer l’influence marocaine dans la région, la dynamique actuelle montre que cette stratégie s’essouffle. L’Algérie pourrait finalement être contrainte de réviser sa position pour éviter un isolement diplomatique.
Pour les Sahraouis, obtenir des garanties sur leurs droits et leur place dans le Maroc de demain représente une solution plus favorable que de continuer à attendre un hypothétique soutien international pour l’indépendance. Quant à l’Algérie, elle a désormais une chance de rétablir des relations plus équilibrées avec le Maroc en échange de compromis qui serviront ses propres intérêts stratégiques.
Avec Hespress