« Congolais » de Mayotte

Kinshasa s’apprête à recevoir dans les tout prochains jours son lot de « vols groupés » en provenance de l’île « française » de Mayotte dans l’océan indien. à bord de ces charters de refoulement, des immigrants illégaux identifiés comme étant des citoyens de le République démocratique du Congo.  à l’instar des milliers d’autres Africains, ils auraient débarqué sur l’île de l’archipel des Comores avec espoir de gagner la métropole française car après tout, Mayotte, c’est la France, et donc l’espace Schengen ! 

C’est en toute souveraineté que la Direction générale de migration a, au nom de l’Etat congolais, conclu l’étrange accord avec les autorités françaises, en assurant que les refoulés de Mayotte seraient systématiquement identifiés dès qu’ils auront foulé le sol congolais. Mais il se pose tout de même la question de savoir pourquoi l’identification en question n’aurait pas été effectuée par des agents de la DGM commis à la tâche sur le territoire mahorais. Ce, bien évidemment, en parfaite collaboration avec les services d’immigration français. Car cette omission professionnelle aura pour conséquence que parmi les « Congolais » rapatriés, se compteront des ressortissants de plusieurs pays d’Afrique orientale et centrale qui entre-temps, auront eu largement le temps d’apprendre par cœur le Debout Congolais, Mario ou Indépendance Cha Cha !

Mais de toute évidence, il s’agit de faire plaisir aux Français. Il est en effet étonnant que personne à Kinshasa ne demande aux autorités de Mayotte si les passagers à bord des kwassa-kwassa qui parviennent à débarquer les centaines de migrants sont composés exclusivement de Congolais. Ou encore, pourquoi dans ce dossier, le HCR est tenu à l’écart, étant entendu qu’il se trouve parmi eux des réfugiés authentiques ayant fui l’instabilité dans l’Est du pays. Et à ce titre, ils ont le droit de bénéficier du statut de réfugiés.

Ce que l’opinion ne saura sans doute jamais, c’est la contrepartie que Kinshasa attend de la France en acceptant de recevoir sur son sol des « Congolais » vrais ou supposés tels. Il faut s’attendre à ce que les rues de la capitale voient déambuler au cours des prochains mois des rapatriés de Mayotte aux cheveux bouclés, aux teints aussi divers qu’inhabituels réduits à la mendicité, les services publics ne proposant aucune possibilité de leur renvoi dans leurs milieux d’origine.

Ils laisseront derrière eux d’autres migrants, dont des Comoriens dont le président Azali Assumani ne veut plus, estimant qu’ils sont chez eux à Mayotte. Mais ceci est une autre histoire.

Mwin Murub Fel

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