Nouvelle charge contre Nicolas Kazadi : 451 milliards CDF de dette commerciale «non certifiée» payée en procédure d’urgence en 2023 (Christian Mwando)

L’ancien Ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima-Nzuji, était sous le feu des critiques, mercredi 16 octobre, à l’Assemblée nationale. Dans le cadre du débat général autour de la reddition de comptes de l’exercice 2023, l’ancien argentier national n’a pas été épargné par l’élu national de l’opposition, Christian Mwando Nsimba Kabulo, qui l’accuse d’avoir payé, en procédure d’urgence, 451 milliards CDF de dette commerciale non certifiée en 2023. Un héritage financier controversé qui va durement peser sur la République.

Mercredi, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’un débat houleux centré sur le projet de reddition de comptes 2023, avec l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, au cœur des attaques. Après avoir occupé ce poste durant trois ans sous les gouvernements Sama I et II, Kazadi n’échappe pas à une évaluation sévère de son mandat.

Christian Mwando Nsimba, élu national de Moba et membre du part politiquei Ensemble pour la République, a particulièrement chargé Kazadi, le qualifiant de principal responsable d’une gestion opaque des finances publiques.

Selon Mwando Nsimba, l’ancien ministre a orchestré un remboursement de la dette publique intérieure de 778 milliards de CDF par le biais d’une procédure d’urgence. Cela inclut une somme non certifiée de plusieurs milliards CDF de dettes commerciales, soit 451 millions, selon Christian Mwando.

L’élu de Moba a dénoncé le caractère précipité de cette décision, qui a été prise sans respecter les processus légaux nécessaires. Il a assuré que le remboursement s’était effectué sans justification ni cohérence, avec un excédent de 504 % par rapport aux crédits initialement alloués. Ces accusations résonnent comme un cri d’alarme sur la gestion financière de l’État pendant la période Kazadi, que Mwando Nsimba caractérise comme une «gestion obscure de l’argent de l’État».

Cette situation met en lumière les défis auxquels Nicolas Kazadi fait face même après avoir quitté le ministère des Finances. Les conséquences de sa gestion passée continuent de hanter le paysage politique congolais, alors que les élus et les citoyens appellent à une transparence accrue et à une reddition de comptes rigoureuse.

Alors que le débat sur la responsabilité financière et la bonne gouvernance prend de l’ampleur, il est clair que les jours à venir ne seront pas forcément apaisés pour Nicolas Kazadi. Les yeux de l’opinion publique sont désormais rivés sur lui, attendant des explications et des mesures qui pourraient éclaircir cette période tumultueuse de la finance nationale.

LA DETTE PUBLIQUE EXPLOSE EN MOINS D’UNE DECENNIE

En effet, selon les derniers condensés statistiques de la DGDP (Direction de gestion de la dette publique), l’endettement extérieur de la RDC porte sur plus de dix milliards USD, sans compter la dette intérieure qui, selon des sources des banques commerciales, dépasse la barre de deux milliards USD, sans compter les remboursements TVA non acquittés depuis des années.

Pourtant, en atteignant en 2010 le point d’achèvement de l’Initiative PPTE, la RDC avait bénéficié d’un effacement substantiel de sa dette extérieure, la réduisant à environ 3 milliards USD à fin 2012.

Depuis lors, la dette publique (extérieure et intérieure) a explosé. Ainsi, la dette extérieure est revenue quasiment au même point qu’avant les avantages de l’I-PPTE (5 milliards en six ans pour Joseph Kabila entre 2012 et 2018 et plus de 6 milliards USD en moins de 4 ans de Félix Tshisekedi entre 2019 et 2023).

Dans les milieux, on argue que, malgré cette forte expansion, la dette extérieure de la RDC reste encore soutenable, avec un ratio dette extérieure/PIB de loin inférieur à la moyenne de l’Afrique sub-saharienne

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