Alors qu’ils s’acheminent cahincaha vers leur terme prévu ce …., les Etats généraux de la Justice congolaise voulus par le ministre Constant Mutamba chaleureusement appuyé par Fatshi, les travaux ont définitivement pris une tournure inattendue. Régulièrement exposés à la vindicte, la dérision par des participants cherchant à faire croire que la Justice dont tout le monde semble soutenir le rêve des réformes d’une institution diagnostiquée « malade », les Magistrats refusent de porter seuls le chapeau qui les présente comme les champions de la corruption et de supplétifs consentants d’un régime politique qu’en coulisses ils dénoncent l’arrivée au pouvoir par la fraude électorale, fondement exclusif de l’injustice généralisée. .
Pris d’une panique justifiée à leurs yeux, les syndicats de magistrats, dans une missive dénuée de complaisance, disent constater avec amertume « la théâtralisation » des travaux et redoutent que les objectifs poursuivis ne soient pas atteints.
Il est admis que la justice ne devrait pas se limiter exclusivement à les présenter comme les causes de l’impunité et de l’incurie qui frappe tout le pays, note Me Hervé Diakiese, porte-parole du parti politique d’Ensemble pour la République.
Les magistrats protestataires peinent à se laver les mains et comme des Ponce Pilate d’un nouveau genre, ils en appellent aux bonnes volontés à qui ils cherchent à faire comprendre enfin que ni l’assassinat-suicide de Chérubin Okende, ni l’interpellation de Seth Kikuni, l’embastillement prolongé de Jean-Marc Kabund a Kabund et du député honoraire Mike Mu-kebayi Nkoso ne sont pas du fait d’une justice qui peine à sortir la tête de l’eau, mais d’un pouvoir politique dont la mainmise sur le corps judiciaire est manifeste. Mais il y a pire : l’immixtion systématique de la justice militaire dont la redoutable DEMIAP dans des matières purement civiles, et détenant au secret des opposants, voire des mandataires soupçonnés de malversations ajoute à l’inquiétude et renforce le sentiment de peur dans la population.
Le « théâtre » des Etats généraux de la Justice où se joue l’enjeu de la révision de la Constitution masquée sous des projets de réformes du pouvoir judiciaire, mais devenue la scène où chacun cherche à paraître par souci de positionnement politique ferait œuvre utile de revisiter les Etats généraux de la Justice de 2015 qui leur avait déjà mâché la besogne. Pourtant, c’est un appel qui se perd dans le brouhaha assourdissant des trois milliers de participants aux profils déroutants.