315.612.000 USD disparus de la BCC : Albert Yuma, Déogratias Mutombo et Jacques Kamenga sous les projecteurs judiciaires

Le ciel s’assombrit pour Albert Yuma, ancien président du Conseil d’administration de la Gécamines, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, ex-gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), et Jacques Kamenga, ancien directeur général intérimaire de la Gécamines. Une enquête judiciaire vient d’être initiée contre eux, dans le cadre d’allégations de détournements de fonds publics.

Le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, a instruit la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe d’ouvrir une enquête sur les responsabilités dans le détournement présumé de 315.612.000 USD. Ces fonds proviendraient des avances fiscales versées par la Gécamines à la République démocratique du Congo entre 2012 et 2020, selon un rapport accablant de l’Inspection générale des finances (IGF).

UN RAPPORT QUI DEVOILE UNE GESTION OPAQUE

Le rapport de l’IGF, dont une synthèse avait été diffusée par les médias, met en lumière de graves dysfonctionnements dans la gestion des finances publiques et des ressources minières. Les auditeurs financiers dénoncent des irrégularités flagrantes, notamment : le manque de transparence dans la signature des contrats de partenariat minier; des cessions d’actifs et de droits miniers jugées préjudiciables à l’État; l’absence de paiements d’impôts dus au Trésor publi; des détournements présumés de fonds publics;

Le bradage du patrimoine immobilier de la Gécamines.

Albert Yuma, à l’époque tout-puissant président de la Gécamines, est pointé du doigt pour son rôle dans cette gestion controversée. Déogratias Mutombo, alors gouverneur de la BCC, aurait également joué un rôle clé dans ces transactions financières douteuses. Quant à Jacques Kamenga, ancien directeur général intérimaire de la Gécamines, son nom apparaît dans le cadre de décisions prises avant l’arrivée de Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge à la tête de cette entreprise publique en 2019.

Cette instruction du ministre de la Justice marque une étape importante dans la lutte contre l’impunité et la mauvaise gestion en RDC. Si les accusations sont confirmées, elles révéleraient un détournement massif de fonds qui auraient pu contribuer au développement du pays.

A ce jour, les personnes incriminées n’ont fait aucune déclaration. Cependant, elles pourraient être appelées à répondre devant la justice des nombreux griefs relevés par l’IGF.

Cette affaire relance le débat sur la gestion des entreprises publiques en RDC, notamment dans le secteur minier, pilier de l’économie nationale. Alors que la Gécamines a souvent été perçue comme une « vache à lait» de certains hauts responsables, le gouvernement semble désormais décidé à mettre fin à ces pratiques.

Pour les observateurs, cette affaire pourrait devenir un test de la volonté réelle des autorités de sanctionner les abus du passé et de poser les bases d’une gouvernance plus transparente. En attendant, les regards restent braqués sur la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, où les conclusions de l’enquête judiciaire sont attendues avec impatience.

Francis N.

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