986 23

Le silence coupable

L’Est de la République Démocratique du Congo brûle, encore et toujours. Une guerre imposée, injuste, orchestrée par le Rwanda à travers ses marionnettes du M23, déchire les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le tableau est connu, les faits établis. Des rapports d’experts indépendants des Nations Unies ont documenté les exactions, les complicités régionales et les souffrances infligées aux populations civiles. Et pourtant, le silence des grandes puissances, tout comme celui des organisations internationales, demeure assourdissant.

Dans les zones meurtries de l’Est de la RDC, la vie est suspendue. Les écoles, lieux d’espoir pour une jeunesse désœuvrée, sont fermées. Les hôpitaux, débordés et sous-équipés, peinent à offrir un semblant de soins aux blessés et aux malades. Les routes, autrefois vivantes, sont aujourd’hui empruntées par des colonnes de déplacés, condamnés à l’errance. Les visages, fatigués et traumatisés, racontent l’histoire d’un peuple abandonné à son sort.

Face à cette tragédie, la communauté internationale semble incapable d’agir, voire indifférente. On alerte, on condamne timidement, mais aucun geste fort, aucune intervention décisive ne vient alléger le poids d’un conflit qui a déjà coûté la vie à des milliers de Congolais. Combien faudra-t-il de morts pour que les consciences se réveillent ? Combien de vies brisées avant que les valeurs d’humanité, si souvent proclamées par les grandes démocraties, trouvent enfin une résonance dans cette partie du monde ?

La RDC ne réclame pas la charité. Elle demande justice. Justice pour ses terres violées, pour ses enfants tués, pour ses femmes humiliées. Justice pour un peuple qui, depuis des décennies, porte le fardeau d’une guerre qu’il n’a jamais voulue.

Les responsables de cette guerre, qu’ils soient dans les bureaux feutrés de Kigali ou à la tête de milices meurtrières, doivent être dénoncés et traduits en justice. L’impunité qui règne depuis des décennies alimente la violence et encourage les fauteurs de trouble à poursuivre leurs crimes.

Le monde, dit libre, a une responsabilité. Celle de ne pas détourner les yeux. Celle de ne pas réduire les drames africains à de simples statistiques ou à des conflits périphériques. La paix en RDC est une question de dignité humaine, et elle exige une action immédiate, courageuse et concertée.

Jusques à quand l’inaction? Jusques à quand les Congolais devront-ils payer de leur sang l’indifférence d’un monde qui se targue d’être juste et équitable ? Le silence, dans ce contexte, n’est rien de moins qu’une complicité. Il est temps que cela change. Il est temps que justice soit rendue.

Econews

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by MonsterInsights