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Rupture totale entre la RDC et le Rwanda : Kinshasa frappe fort avec l’interdiction du survol aérien

Face au soutien avéré du Rwanda aux terroristes du M23, la République Démocratique du Congo a décidé de réagir avec fermeté. Kinshasa interdit désormais l’accès à son espace aérien à tous les aéronefs immatriculés ou opérant depuis le Rwanda. Une mesure radicale visant à limiter les mouvements des aéronefs rwandais et à renforcer la sécurité nationale. Cette décision, qui affecte directement l’aviation rwandaise, marque un nouveau tournant dans les tensions persistantes entre les deux pays.

La tension diplomatique entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda atteint un point de non-retour. Kinshasa a décidé d’adopter une approche musclée face au soutien avéré de Kigali aux rebelles du M23, en interdisant tout survol de son territoire aux aéronefs immatriculés au Rwanda ou opérant depuis ce pays. Cette mesure, annoncée mardi par l’aviation civile congolaise, marque une escalade significative dans le conflit qui oppose les deux nations voisines.

Une interdiction aérienne pour freiner l’ennemi

Dans une note interne relayée par l’Agence congolaise de presse (ACP), les autorités congolaises ont décrété l’« interdiction formelle de survol et d’atterrissage sur le territoire de la République Démocratique du Congo pour tout aéronef civil et d’État immatriculé au Rwanda ou basé au Rwanda ». Cette décision vise à neutraliser les mouvements des groupes armés qui ont continué à opérer dans l’Est de la RDC, parfois en profitant de l’espace aérien du pays.

Un pilote congolais à la retraite interrogé par l’ACP a salué cette mesure, bien qu’elle soit tardive selon lui : « Cette mesure est même venue en retard. Mais elle est nécessaire pour sécuriser les Congolais davantage. »

Un impact économique direct sur le Rwanda

Cette interdiction ne se limite pas à des implications sécuritaires. Elle représente également un coup dur pour l’aviation rwandaise et les opérateurs économiques du pays. La compagnie nationale RwandAir, ainsi que d’autres transporteurs utilisant l’espace aérien congolais, seront contraints de revoir leurs itinéraires, entraînant une augmentation des coûts d’exploitation. Ce surcoût pourrait affecter les liaisons aériennes entre le Rwanda et ses partenaires commerciaux en Afrique.

Les tensions entre Kinshasa et Kigali ne datent pas d’hier, mais la situation a pris une tournure particulièrement critique ces derniers mois. Fin 2024, le Rwanda avait déjà suscité l’indignation en brouillant le signal GPS dans l’Est de la RDC, mettant en danger les vols commerciaux opérant dans cette région. Cette pratique, contraire aux normes internationales de l’aviation civile, avait été dénoncée par la mission des Nations Unies en RDC.

L’histoire rappelle également que les tensions aériennes entre les deux pays ne sont pas nouvelles. En août 1998, des militaires rwandais avaient détourné un avion civil congolais pour transporter des troupes vers Kitona, dans le but de lancer une attaque contre Kinshasa. Ce précédent alimente aujourd’hui encore la méfiance et la volonté de Kinshasa de protéger son espace aérien.

L’interdiction du survol aérien s’inscrit dans une série de mesures prises par la RDC pour contenir l’influence du Rwanda dans la région. Si cette décision vise avant tout à limiter le soutien logistique aux rebelles, elle risque également d’envenimer davantage les relations entre les deux pays.

L’avenir de cette crise demeure incertain, mais une chose est sûre : la bataille pour l’Est du Congo ne se joue plus seulement au sol, mais aussi dans les airs. La communauté internationale suivra de près l’évolution de la situation alors que la RDC et le Rwanda semblent s’enfoncer dans une confrontation de plus en plus ouverte.

Econews

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