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La diplomatie au point mort

La quête de la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) ressemble de plus en plus à un labyrinthe sans issue. La récente sortie du Président angolais João Lourenço du processus de Luanda a plongé les efforts diplomatiques dans l’incertitude, laissant un vide que personne ne semble en mesure de combler efficacement. Alors que son successeur à la médiation n’est toujours pas désigné, les propositions qui émergent suscitent plus d’inquiétudes que d’espoir.

Parmi les candidatures potentielles, celle du Président congolais Denis Sassou N’Guesso se heurte à la méfiance de Kinshasa, qui redoute sa proximité avec Paul Kagame, perçu comme un acteur clé du soutien au M23.

Ce scepticisme est compréhensible : comment un médiateur crédible pourrait-il arbitrer un conflit, tout en entretenant des relations privilégiées avec l’un des principaux protagonistes ?

La question reste entière et ajoute un obstacle supplémentaire à une diplomatie régionale déjà à bout de souffle.

Le processus de Nairobi, censé offrir une plateforme de dialogue inter-congolais sous l’égide de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), est lui aussi au bord de l’implosion. La décision de Kinshasa de prendre ses distances avec l’EAC a fragilisé cette initiative, la vidant de toute sa substance.

Face à cet enlisement, les espoirs d’une issue politique durable s’amenuisent, et les options militaires deviennent de plus en plus privilégiées, au grand dam des populations civiles qui continuent de subir les affres du conflit.

L’impasse diplomatique a été confirmée lors du récent sommet conjoint

entre la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) et l’EAC, qui s’est soldé par une absence de solutions concrètes. Les divergences stratégiques et les intérêts nationaux divergents semblent paralyser toute avancée notable.

Pendant ce temps, la situation sur le terrain ne cesse de se détériorer, entre offensives armées, déplacements massifs de populations et souffrances humanitaires sans précédent.

Si la communauté internationale, et plus particulièrement l’ONU, souhaite réellement éviter une aggravation de la crise, elle doit redoubler

d’efforts pour remettre sur les rails un processus de médiation crédible.

Une chose est certaine : sans un cadre diplomatique clair et impartial, toute solution politique restera une chimère. La RDC ne peut pas se permettre d’attendre indéfiniment que les grandes manœuvres diplomatiques accouchent d’une paix qui se fait toujours plus lointaine.

Econews

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