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L’ODEP exige une enquête sur l’utilisation des «3,8 milliards USD» alloués à l’effort de guerre

L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) alerte sur l’opacité entourant l’utilisation des 3,8 milliards USD alloués par le gouvernement congolais à l’effort de guerre. Face à l’absence de traçabilité de ces fonds, l’organisation réclame l’ouverture d’une enquête afin d’établir les responsabilités et garantir la transparence dans la gestion des finances publiques en cette période de crise sécuritaire.

Alors que la République Démocratique du Congo fait face à une situation sécuritaire de plus en plus préoccupante, l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) tire la sonnette d’alarme. Cette organisation de la Société civile, dirigée par le professeur Florimond Muteba Tshitenge, réclame des comptes sur l’utilisation des 3,8 milliards USD alloués par le Gouvernement dans le cadre de l’effort de guerre.

D’après l’ODEP, ces fonds devaient être consacrés à l’amélioration des conditions de vie des forces armées et de la police, notamment à travers l’augmentation de leur solde et l’octroi d’une prime spéciale. Or, malgré ces engagements financiers colossaux, la situation sur le terrain ne cesse de se dégrader, avec la chute récente des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, désormais sous contrôle des rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise.

Face à ce constat alarmant, l’ODEP exprime de vives inquiétudes quant à une possible mauvaise gestion des ressources publiques, alors même que le pays est en guerre et que l’armée congolaise doit faire face à une menace existentielle.

UN APPEL A LA MOBILISATION CITOYENNE

Dans un communiqué, publié le lundi 17 février, l’ODEP appelle la population congolaise à se mobiliser pour exiger des enquêtes approfondies sur l’utilisation de ces fonds. L’organisation insiste sur la nécessité de faire toute la lumière sur ce dossier, afin de garantir une transparence absolue dans la gestion des finances publiques.

«Les Congolais doivent s’unir et exiger des explications sur ces dépenses. Il est impératif que les autorités rendent des comptes et que la population sache où est passé cet argent, censé renforcer nos capacités militaires face à l’agression que subit notre pays», souligne l’ODEP.

Ce n’est pas la première fois que la gestion des fonds destinés à la défense nationale suscite des interrogations. Par le passé, plusieurs scandales liés à des détournements de fonds dans le secteur de la sécurité ont éclaté, sans que des sanctions exemplaires ne soient prises.

Dans un contexte où le pays est sous pression militaire et diplomatique, l’absence de résultats tangibles malgré les milliards investis dans l’effort de guerre soulève des suspicions légitimes. La crainte est que ces ressources n’aient pas été utilisées efficacement, voire qu’elles aient été détournées à d’autres fins.

L’URGENCE D’UNE ENQUETE INDEPENDANTE

Pour l’ODEP, il est impératif que des instances indépendantes, comme la Cour des comptes ou l’Inspection générale des finances (IGF), prennent en charge ce dossier et publient un audit détaillé de l’utilisation des 3,8 milliards USD alloués.

En l’absence d’un tel contrôle, le risque est grand de voir se perpétuer une gestion opaque des fonds publics, au détriment des efforts de modernisation des forces armées et de la défense nationale.

Alors que le pays traverse une crise sécuritaire sans précédent, les Congolais ont le droit de savoir comment sont utilisées les ressources mobilisées pour leur protection. La balle est désormais dans le camp des autorités, qui doivent prouver leur engagement en faveur de la transparence et de la bonne gouvernance.

Econews

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