D’ici 2050, la demande mondiale de lithium, de cobalt et de nickel pourrait se multiplier par 75 par rapport aux niveaux de 2020, dans un contexte d’accélération de la transition énergétique et de numérisation accrue de l’économie, selon un rapport publié, le 17 février 2025, par la bourse émiratie des matières premières « Dubai Multi Commodities Centre (DMCC) ».
Une aubaine pour la RDC qui pourrait bien tirer de grands dividendes de ses belles perspectives.
Intitulé «The Future of trade : The critical minerals race : trade, supply and transition», le rapport indique que l’économie mondiale est en train de négocier un virage à 180 degrés. La numérisation croissante des diverses activités économiques et la transition vers une économie à faible intensité en carbone alimentent une demande insatiable en minerais critiques comme le lithium, le cobalt, le cuivre, le nickel et les terres rares. Ces minerais sont aujourd’hui indispensables à un grand nombre d’industries en plein boom telles que les véhicules électriques, les énergies renouvelables, l’informatique de pointe et des technologies de défense.
Les véhicules électriques nécessitent par exemple cinq fois plus de minerais que les véhicules à moteur à combustion interne, la demande en cuivre triplant et les besoins en nickel se multipliant par vingt.
Les technologies des batteries reposent fortement sur le lithium, le cobalt, le manganèse et le graphite. La demande de ces minerais nécessaires au développement de la mobilité électrique devrait exploser, étant donné que les experts s’attendent à ce que le parc de véhicules électriques se multiplie par huit d’ici 2040, avec 500 millions de véhicules de transport de personnes dans les cinq plus grands marchés du monde seulement à cet horizon. D’ici 2050, les véhicules électriques devraient représenter 80% de la demande mondiale de minerais pour batteries.
Les technologies d’énergie propre sont tout aussi gourmandes en ressources minérales. Les éoliennes dépendent du nickel et des terres rares, tandis que les panneaux solaires nécessitent notamment du silicium et de l’argent.
La digitalisation de l’économie mondiale nécessite par ailleurs d’énormes quantités de minerais critiques. A titre d’exemple, le cuivre (pour le câblage) et l’étain (pour les soudures) seront de plus en plus demandés. Les projections tablent sur une multiplication par cinq de la demande de ces deux minerais dans le secteur numérique, d’ici 2050. L’expansion du cloud computing, le déploiement des réseaux 5G, l’Internet des objets, l’informatique de pointe et les infrastructures pilotées par l’intelligence artificielle ne feront qu’accélérer cette tendance.
Le rapport souligne par ailleurs que l’explosion attendue de la demande de nombreux minerais critiques mettra à rude épreuve les chaînes d’approvisionnement mondiales durant les prochaines décennies, en raison de certaines vulnérabilités structurelles, dont la forte concentration géographique des ressources minérales et des capacités de traitement et de raffinage.
L’exploitation minière reste fortement concentrée dans certaines régions, dont notamment l’Afrique subsaharienne (cuivre, alumine, cobalt, lithium), l’Amérique latine (lithium, cuivre), la Russie (nickel, platine), l’Australie (lithium) et la Chine (graphite, silicium, terres rares).
Les capacités de raffinage sont, quant à elles, fortement concentrées dans l’empire du Milieu qui assure le raffinage de plus de 90% des terres rares. Dans le seul segment des batteries électriques, la Chine raffine environ 67% du cobalt, 62% du lithium, 60% du manganèse, et 32% du nickel.
Cette situation expose le marché des minerais critiques à des risques géopolitiques et économiques, car l’offre reste soumise aux contrôles à l’exportation, aux manipulations du marché, aux changements de politiques et à l’instabilité politique.
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