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Thierry Mariani dénonce les sanctions « dérisoires » de l’UE contre le Rwanda : «La comédie continue »

Le député européen français Thierry Mariani (Rassemblement National) dénonce avec fracas les sanctions européennes, plutôt « dérisoires », contre le Rwanda, annoncées le 24 février par Kaja Kallas. Qualifiant ces mesures de « comédie », il accuse Bruxelles de protéger Kigali, son « petit préféré », malgré son soutien présumé aux rebelles du M23. Entre suspension symbolique des consultations militaires et mansuétude persistante, l’élu européen s’interroge : Pourquoi l’UE refuse-t-elle de passer à l’acte ?

Thierry Mariani, député européen français (Rassemblement National), a vivement critiqué les sanctions annoncées lundi par la Commission européenne à l’encontre du Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23 en République démocratique du Congo (RDC). Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), l’élu français a qualifié la décision de «peu sérieuse», dénonçant une inertie chronique de l’Union européenne (UE) face à Kigali, qu’il décrit comme son «petit préféré ».

« L’art de ne rien décider »

La vice-présidente de la Commission, Kaja Kallas, a annoncé le 24 février un gel des consultations avec le Rwanda sur les questions de défense, ainsi qu’un réexamen de l’accord bilatéral relatif aux matières premières. Des mesures présentées comme une réponse à l’implication rwandaise dans la crise en RDC, où le groupe armé M23, soutenu selon l’ONU et plusieurs États par Kigali, multiplie les offensives dans l’est du pays.

Pour Thierry Mariani, ces sanctions sont «dérisoires ». «La comédie continue ! », a-t-il ironisé, rappelant qu’il y a un mois, le commissaire européen au Marché intérieur, Josef Sikela, promettait déjà de «réfléchir à des solutions » pour endiguer le conflit. «L’Union européenne ne fera rien ou agira quand il sera trop tard. Elle ne touchera jamais au Rwanda », a-t-il martelé, soulignant l’absence de sanctions économiques ou ciblées contre le régime de Paul Kagame.

Une « mansuétude » incomprise

L’élu français s’interroge ouvertement sur les raisons de cette retenue : «Pourquoi tant de mansuétude pour le Rwanda ? ». Il déplore que la résolution votée récemment par le Parlement européen, exigeant des actions fermes contre Kigali, reste lettre morte. «L’art de ne rien décider, de reporter à plus tard… », a-t-il fustigé, estimant que l’UE privilégie les déclarations d’intention aux actes concrets.

Les critiques de Mariani s’inscrivent dans un dossier complexe. Le Rwanda, allié historique de plusieurs capitales occidentales, joue un rôle clé dans la stabilité régionale et la gestion des flux migratoires. Malgré les rapports accablants d’experts internationaux sur son soutien au M23, Kigali bénéficie d’un certain soutien, notamment pour son rôle dans des partenariats économiques liés aux minerais stratégiques.

La Commission européenne n’a pas réagi directement aux accusations, se contentant de réaffirmer «son engagement pour une paix durable en RDC». Les mesures annoncées, bien que symboliques, marquent un tournant après des mois de pressions diplomatiques. Reste à savoir si elles préfigurent d’autres actions, ou confirmeront, comme le redoute Mariani, «l’impuissance» de l’UE face à un dossier explosif.

Alors que les violences en RDC ont déjà provoqué le déplacement de millions de civils, le débat sur la responsabilité du Rwanda – qui nie toute implication – et le rôle de l’UE continue de diviser. Entre realpolitik et exigences éthiques, Bruxelles devra trancher : jusqu’où aller pour ne pas froisser un partenaire encombrant, mais influent ?

Econews

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