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Amélioration du climat des affaires : retour à la case départ avec l’élaboration d’un «Plan stratégique »

En matière de mise en œuvre des stratégies d’amélioration du climat des affaires, la République Démocratique du Congo est vraisemblablement en phase d’expérimentation. Tout se passe comme si toutes ces années d’élaboration, sous l’égide de l’ANAPI (Agence nationale pour la promotion du climat des affaires», de «Feuille de route pour l’amélioration du climat des affaires», n’auront servi à rien. C’est désormais le retour à la case départ. C’est ce qu’on retient du lancement, jeudi 20 mars à la Cité de l’Union africaine, par le Président de la République d’une réunion de haut niveau sur le projet d’élaboration du « Plan stratégique Climat des affaires pour la transformation structurelle de l’économie».

Dans son discours, le Président Félix Tshisekedi a relevé les défis persistants auxquels est confronté le climat des affaires en RDC : « lourdeurs administratives, insécurité juridique et judiciaire, complexité fiscale et parafiscale, déficit d’infrastructures et accès limité au financement.»

L’élaboration du «Plan stratégique Climat des affaires» devrait prendre sept (7) mois. Le Chef de l’État a recommandé que ce document soit un levier pour notamment «faciliter la création d’entreprises, réformer notre système fiscal et administratif, et valoriser le +Made in Congo+ pour stimuler la production locale.»

Le Chef de l’État a appelé toutes les parties prenantes à mutualiser leurs efforts pour la réussite de ce projet. « J’encourage vivement les pouvoirs publics, le secteur privé, ainsi que nos partenaires techniques et financiers à maintenir cette dynamique de collaboration constructive qui a animé nos échanges aujourd’hui. Cette synergie est indispensable au succès du plan stratégique», a-t-il dit.

Pour le Chef de l’État, «la RDC est une terre d’opportunités. Il est temps de les saisir, de transformer notre potentiel en richesses réelles et de garantir un avenir meilleur aux générations futures.»

Ces assises, qui ont rassemblé différents acteurs des secteurs public et privé, ainsi que les partenaires techniques et financiers de la RDC, font suite à la publication des résultats de l’enquête du Baromètre national du climat des affaires (BNCA), en 2023, qui avaient révélé un score de 37/100.

Cette réunion a été organisée par la Cellule Climat des affaires, un service technique spécialisé du cabinet du Président de la République ayant pour mission d’étudier, analyser, évaluer, faire de propositions pour améliorer l’environnement économique et le climat des affaires en RDC.

Jusqu’où ira-t-on ? Nul ne le sait.

Francis N.

Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a officiellement lancé, jeudi à la Cité de l’Union africaine, l’élaboration d’un «Plan stratégique Climat des affaires pour la transformation structurelle de l’économie». Une initiative qui sonne comme un aveu d’échec de précédentes réformes portées par divers acteurs et relance le défi de rendre la RDC attractive pour les investisseurs.

Malgré des années de feuilles de route et de promesses, pilotées notamment par l’ANAPI (Agence nationale pour la promotion des investissements), le climat des affaires congolais reste enlisé dans les mêmes obstacles. Le Président Tshisekedi lui-même a dressé un bilan sans concession : «lourdeurs administratives, insécurité juridique et judiciaire, complexité fiscale et parafiscale, déficit d’infrastructures et accès limité au financement». Des maux chroniques confirmés par le Baromètre national du climat des affaires (BNCA), qui a attribué à la RDC un score de 37/100 en 2023.

Ce nouveau plan, piloté par la Cellule Climat des affaires – un service technique rattaché à la Présidence de la République –, ambitionne de «faciliter la création d’entreprises, réformer le système fiscal et administratif, et valoriser le +Made in Congo+». Un projet étalé sur sept mois, présenté comme la clé pour «transformer le potentiel en richesses réelles ».

Dans son discours, le Chef de l’État a insisté sur trois axes majeurs : «dématérialiser les procédures pour réduire la bureaucratie étouffante; réformer la fiscalité, jugée opaque et dissuasive pour les PME et stimuler la production locale via des incitations à consommer Made in Congo ».

«La RDC est une terre d’opportunités. Il est temps de les saisir», a martelé Tshisekedi, appelant à une «collaboration constructive» entre pouvoirs publics, secteur privé et partenaires internationaux.

Si l’annonce a mobilisé acteurs économiques et diplomates, nombreux sont ceux qui doutent de la capacité du gouvernement à rompre avec les pratiques passées. Depuis 2012, l’ANAPI a multiplié les stratégies similaires, sans impact tangible. La corruption, l’arbitraire fiscal et les délais kafkaïens pour obtenir des permis restent le quotidien des entrepreneurs.

«Comment croire à un changement quand les mêmes acteurs qui ont échoué hier pilotent aujourd’hui un nouveau plan ?», s’interroge un investisseur sous couvert d’anonymat. La Cellule Climat des affaires, bien que directement placée sous l’autorité présidentielle, devra aussi composer avec des administrations réputées réfractaires aux réformes.

LE DEFI DE LA CREDIBILITE

Pour les partenaires techniques, dont la Banque mondiale et le FMI, la RDC doit urgemment restaurer la confiance. «Sans sécurité juridique, même les projets miniers les plus lucratifs risquent de fuir vers des cieux plus cléments », analyse un expert économique basé à Kinshasa.

Le timing ajoute une pression supplémentaire : en sept mois, le pays devra non seulement concevoir ce plan stratégique, mais aussi poser les bases de sa mise en œuvre – un calendrifuge utopique au regard des lenteurs administratives.

Le lancement de ce plan relance une question cruciale : la RDC peut-elle enfin sortir du cycle infernal des diagnostics sans solutions ? Tshisekedi, qui veut faire de l’économie un pilier de son héritage, mise sur une approche centralisée et volontariste. Mais sans une réforme profonde de la gouvernance et une lutte tangible contre la corruption, le risque est de voir ce «projet phare» rejoindre les tiroirs poussiéreux de l’ANAPI.

En attendant, le secteur privé retient son souffle. Comme le résume un patron congolais : «On veut y croire… mais on a déjà trop cru.»

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