Suspension des mandataires publics : Félix Tshisekedi met fin à l’arbitraire

Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a mis un terme au «jeu macabre» des suspensions opaques des mandataires publics, pratique devenue monnaie courante dans les entreprises du Portefeuille de l’État transformé en terrain de chasse politique. Vendredi 11 avril 2025, en Conseil des ministres, il a dégainé une mesure-choc : toute suspension d’un mandataire public devra désormais obtenir son quitus préalable, mettant fin à l’ère où les ministres utilisaient entreprises et établissements publics comme des «trophées de positionnement ». La décision fait certainement suite à la polémique autour de la suspension controversée du directeur de l’APROCM par Louis Watum Kabamba, ministre de l’Industrie – l’étincelle qui a enflammé un baril de frustrations accumulées. Félix Tshisekedi exige aussi un audit express des suspensions litigieuses en cours et impose des formations anti-abus, marquant sa volonté de restaurer transparence et légalité dans une gouvernance publique malmenée. Un coup de balais présidentiel pour éteindre les feux de l’arbitraire.

Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a décidé de serrer la vis face aux dérives de certains ministres accusés de manipuler les suspensions de mandataires publics à des fins politiques.

Vendredi 11 avril, en Conseil des ministres, il a imposé une réforme radicale pour encadrer ces pratiques, mettant fin à des années d’opacité et de gestion clientéliste des entreprises du Portefeuille de l’Etat.

La mesure intervient après une série de scandales, dont la suspension controversée du directeur général de l’Agence pour la promotion des classes moyennes congolaises (APROCM) par le ministre de l’Industrie et des PME, Louis Watum Kabamba. Un cas qualifié de « goutte d’eau qui a fait déborder le vase » par des observateurs avertis, illustrant une tendance où des ministres suspendaient des responsables pour placer des proches, transformant les entreprises publiques en « trophées de positionnement politique ».

Désormais, toute suspension d’un mandataire public devra obtenir l’approbation préalable et expresse du Chef de l’État, avec information obligatoire de la Première ministre. « Le Président a décidé que toute initiative de suspension […] lui soit systématiquement communiquée pour approbation», stipule le compte rendu de la réunion du Conseil des ministres. Objectif affiché : garantir transparence, légalité et paix sociale dans un secteur miné par les luttes d’influence.

Pour corriger les abus passés, Félix Tshisekedi a ordonné que tous les « cas de suspensions litigieux et contestés en cours » lui soient soumis sous sept jours.

Une manière de réviser les décisions opaques et de rétablir une légitimité mise à mal. Parallèlement, la Première ministre a été chargée d’organiser des sessions de formation à l’attention des gestionnaires d’entreprises publiques et des ministres de tutelle.

Ces formations, pilotées avec le ministre du Portefeuille, visent à clarifier les procédures disciplinaires et à « garantir les droits et obligations des uns et des autres ».

LE PORTEFEUILLE DE L’ÉTAT, UN CHAMP DE BATAILLE POLITIQUE

Le secteur public congolais, riche de dizaines d’entreprises et établissements, est depuis longtemps un terrain de jeu pour les rivalités politiques. Certains ministres y ont imposé des directeurs fantoches, suspendu des cadres compétents sans justification, ou utilisé ces structures pour récompenser des alliés.

Cette gestion chaotique a entravé le développement économique et alimenté la défiance des partenaires internationaux.

La décision du Président Tshisekedi répond donc à une urgence : redonner de la crédibilité à l’action publique. En centralisant le contrôle des suspensions, il limite le pouvoir discrétionnaire des ministres et rappelle que l’intérêt de l’État doit primer sur les calculs partisans.

Si la décision est saluée par la Société civile et les experts en gouvernance, certains s’interrogent sur son application concrète.

«Tout dépendra de la rigueur avec laquelle le cabinet présidentiel examinera les dossiers », souligne un analyste politique.

D’autres pointent le risque de bureaucratisation ou de lenteur.

Reste que cette mesure s’inscrit dans un contexte plus large de réformes annoncées par Tshisekedi pour assainir la gestion publique. En s’attaquant aux suspensions arbitraires des mandataires publics, le pouvoir affiche sa volonté de tourner la page des pratiques opaques.

Cette initiative marque un tournant dans la gouvernance congolaise.

Elle place Félix Tshisekedi en garant de la transparence, mais le succès dépendra de sa capacité à résister aux pressions internes du jeu politique. Pour les millions de Congolais, lassés des combines et du clientélisme, l’espoir est permis

– à condition que les actes suivent les discours.

ECONEWS

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