Quarante ans après le dernier recensement scientifique de 1984, la République Démocratique du Congo (RDC) entame une étape cruciale pour combler son déficit statistique. Ce jeudi, la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a lancé à Kinshasa, dans la commune symbolique de Kasa-Vubu, les travaux pilotes de cartographie du deuxième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGP2). Un projet « historique », selon ses mots, destiné à découper le territoire en zones précises pour éviter doubles comptes et omissions. Porté par la cheffe du Gouvernement depuis son passage au ministère du Plan, ce recensement, intégralement numérique, vise à doter le pays de données démographiques fiables, indispensables à la planification économique et sociale. Malgré les défis sécuritaires dans l’Est, occupé par le Rwanda et le M23, Suminwa martèle une « détermination sans faille » pour poser les bases d’un « Congo émergent ». Phase pilote dans trois régions, déploiement national en juillet : le compte à rebours est enclenché. Quand la femme veut gagner là où tout le monde a échoué… Un combat que Judith Suminwa a commencé alors qu’elle était au Plan.
Plus de quarante ans après le dernier recensement scientifique réalisé en 1984, la République Démocratique du Congo (RDC) a officiellement lancé ce jeudi les travaux préparatoires de son deuxième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGP2). Sous l’impulsion de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, la phase pilote de cartographie a été inaugurée dans la commune de Kasa-Vubu, marquant une étape clé vers la collecte de données démographiques indispensables au développement du pays.
Un projet « historique » pour une planification efficace
Lors de la cérémonie au terrain Assossa, la cheffe du gouvernement a souligné l’importance de cette initiative, qu’elle porte depuis son passage au ministère du Plan. « Nous assistons à un moment historique. Ces données nous permettront de relever le défi de la planification et de poser les bases d’un Congo émergent », a-t-elle déclaré, rappelant que le dernier recensement exhaustif remontait à une époque où « les défis étaient différents ».
La cartographie, première étape du processus, vise à découper le territoire en zones précises pour éviter doublons et omissions. Trois sites pilotes sont concernés : Kasa-Vubu (Kinshasa), Bulungu (Kwilu) et Tshikapa (Kasaï). Les opérations s’achèveront en juin par un rapport préliminaire, avant un déploiement national dès juillet et un dénombrement exhaustif ultérieur.
Des données vitales malgré les défis
Judith Suminwa a reconnu les obstacles persistants, notamment l’occupation d’une partie de l’Est par le Rwanda et le M23, mais a assuré que « la détermination du gouvernement reste infaillible ». Elle a également rendu hommage au président Félix Tshisekedi pour sa « vision révolutionnaire » visant à doter le pays de statistiques fiables.
Contrairement à 1984, ce recensement s’appuiera sur des outils numériques, une modernisation saluée comme essentielle pour couvrir même les zones les plus reculées. « Sans données précises, comment concevoir des politiques adaptées ? », a interrogé la Première Ministre, soulignant que la maîtrise démographique est un pilier de l’émergence.
Mobilisation et reconnaissance
La cheffe du Gouvernement a salué l’engagement des partenaires techniques, de l’Institut National de la Statistique (INS) et du Vice-Premier Ministre chargé du Plan. Tout en appelant les équipes du Bureau Central du Recensement à « un nouveau départ », elle a insisté : « Il est temps de sortir de la disette statistique. »
Ce projet, attendu depuis des décennies, pourrait enfin offrir à la RDC une photographie précise de sa population — estimée aujourd’hui entre 90 et 120 millions d’habitants —, un outil crucial pour l’allocation des ressources et la lutte contre la pauvreté. Reste à concrétiser cette ambition dans un contexte géopolitique complexe et sur un territoire immense.
Econews