Le ministère des Finances tire la sonnette d’alarme : 11.717 entreprises, officiellement déclarées inactives ou introuvables, ont en réalité mené des activités économiques, tout en échappant à l’impôt. Résultat d’une vaste enquête croisant données bancaires, contrats publics et fichiers fiscaux, cette révélation expose une fraude à grande échelle. Certaines de ces sociétés ont même opéré sans numéro fiscal, malgré des transactions bancaires substantielles. Face à ce constat accablant, les autorités donnent jusqu’au 5 mai 2025 aux contrevenants pour se régulariser, sous peine de sanctions sévères : pénalités, gel des comptes, poursuites judiciaires et annulation de contrats. Un signal fort dans la lutte pour la transparence.
Le ministère des Finances a lancé un avertissement sévère à l’encontre des milliers d’entreprises opérant dans l’illégalité fiscale. Une enquête menée par l’Inspection Générale des Finances (IGF) a révélé que 11.717 sociétés, précédemment classées comme inactives ou introuvables par la Direction Générale des Impôts (DGI), sont en réalité pleinement opérationnelles et échappent sciemment à leurs obligations fiscales.
Grâce à un croisement minutieux des données bancaires, des contrats de sous-traitance et des fichiers administratifs, les enquêteurs ont découvert que ces entreprises, bien qu’actives économiquement, n’ont jamais souscrit aux déclarations fiscales obligatoires. Parmi elles, 935 fonctionnaient même sans numéro d’identification fiscale, échappant ainsi totalement au contrôle des autorités.
«Ces opérateurs économiques disposent de comptes bancaires actifs, certains bénéficient de contrats publics ou privés, mais aucun n’a rempli ses obligations envers le Trésor public », dénonce le communiqué du ministère.
ULTIMATUM : REGULARISATION AVANT LE 5 MAI 2025
Face à cette fraude systémique, le gouvernement congolais a décidé d’agir fermement. Les entreprises incriminées sont sommées de se régulariser avant le 5 mai 2025 en se présentant auprès des services fiscaux compétents. La liste complète de sociétés incriminées est disponible sur le site officiel du ministère (www.finances.gouv.cd).
Passée cette date, des sanctions drastiques seront appliquées : pénalités financières majorées, gel des avoirs bancaires, poursuites judiciaires et annulation des contrats de sous-traitance pour les entreprises incriminées.
Le ministre des Finances a rappelé l’importance de la transparence fiscale et a insisté sur la responsabilité des entreprises dans la vérification de la régularité de leurs partenaires commerciaux. « La fraude fiscale affaiblit l’économie nationale et prive l’État des ressources nécessaires au développement. Cela ne sera plus toléré », a-t-il déclaré.Cett
e opération marque un tournant dans la lutte contre l’évasion fiscale en RDC. Elle s’inscrit dans une volonté plus large du gouvernement d’assainir les finances publiques, de renforcer la gouvernance économique et de garantir une fiscalité plus juste.
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