Alors que la « Déclaration de principes », signée entre la RDC et le Rwanda sous médiation américaine suscite des espoirs de paix dans la région des Grands Lacs, l’opérateur économique Deo Kasongo lance un cri d’alarme sur les risques d’échec.
Dans une publication virale sur son compte X, le businessman de renom met en garde contre le « manque de sérieux » qui pourrait faire capoter cette opportunité historique, surtout face à une administration Trump réputée intransigeante.
Une « dernière chance » à ne pas gaspiller
Le 25 avril 2025, Washington a offert une feuille de route pour apaiser les tensions entre Kinshasa et Kigali après trois décennies de crise dans l’Est congolais. Mais pour Deo Kasongo, cet accord ne sera utile que si la RDC relève le défi de la crédibilité. « Avec le Président américain Donald Trump, seuls les actes comptent », rappelle-t-il, soulignant que les États-Unis n’accepteront pas des promesses sans suite.
Son message, partagé massivement sur les réseaux sociaux, est sans équivoque : « Nous devons dans cet accord faire preuve de beaucoup de sérieux, notamment en responsabilisant des personnes compétentes aux places qu’il faut ». Une critique voilée de la gestion actuelle, qu’il juge parfois « amateur ».
L’entrepreneur pointe un paradoxe inquiétant : « Dans cet accord légendaire, la gouvernance RDC est son propre ennemi ». Selon lui, les failles internes – mauvaise allocation des postes clés, lenteur administrative, manque de vision stratégique – pourraient anéantir les bénéfices potentiels de ce partenariat avec Washington.
Un avertissement d’autant plus crucial que, comme il le souligne, « les Américains seront intransigeants ». L’administration Trump, connue pour son approche transactionnelle en diplomatie, attendra des résultats concrets. Et de lancer à la fois comme un encouragement et un rappel à l’ordre : « Attention, c’est l’administration Trump. C’est possible de changer la donne ! »
Un appel à l’action pour les décideurs congolais
L’intervention de Deo Kasongo résonne comme un électrochoc dans le débat national. Elle met en lumière deux urgences : l’exigence de compétence : Placer les bonnes personnes aux bons postes pour piloter les réformes issues de l’accord; la culture du résultat : Bannir les lenteurs bureaucratiques qui ont souvent saboté les initiatives passées.
Certains observateurs y voient une critique indirecte des nominations politiques plutôt que techniques, tandis que d’autres saluent sa franchise.
«Enfin quelqu’un qui ose dire que nos problèmes viennent aussi de nous-mêmes », commente un analyste économique sous couvert d’anonymat.
Alors que le Gouvernement multiplie les déclarations optimistes – le Président Félix Tshisekedi parlant récemment de «point de sortie » –, l’avertissement de Deo Kasongo rappelle que le diable se cache dans les détails d’application.
Les prochains mois seront déterminants pour vérifier si : les mécanismes de suivi prévus dans l’accord seront effectifs; la RDC parviendra à aligner sa gouvernance sur les attentes de ses partenaires ; les bénéfices de cette médiation atteindront les populations de l’Est, premières victimes du conflit.
Une chose est sûre : Comme le résume Kasongo, «cette fois, il ne faut pas donner raison à ceux qui doutent de notre capacité à gérer sérieusement les opportunités stratégiques ». Le test de crédibilité est lancé – et le chrono tourne.
F.K.